Alors qu’elle vient de fêter son 90e anniversaire, l’existence de la Bibliothèque Orange (BO) demeure un secret encore trop bien gardé. Ce circuit de prêt de livres permet à un groupe de lecteurs de s’échanger pendant un an jusqu’à 36 ouvrages en français récemment parus.
Créée en France en 1922 par un groupe d’amies, la Bibliothèque Orange (référence à la couleur du papier qui a longtemps servi à recouvrir ses livres) compte aujourd’hui plus de 600 circuits et environ 13.000 abonnés dans le monde entier ! Aux Etats-Unis, une dizaine de groupes existe, de New York à San Francisco, en passant par Boston, Houston, Princeton, Chatham, Los Angeles ou encore Pasadena. Il est également possible de créer son propre groupe à condition de rassembler une douzaine de lecteurs. C’est ce qu’à fait Rachel Bernier, expatriée à Boston, où “l’offre culturelle francophone n’est pas aussi développée qu’en Californie ou à New York”.
Geneviève Laverne a quant à elle adhéré à la BO pour la première fois en 1964. « J’ai découvert cette association lors de ma première expatriation aux Pays-Bas. L’occasion de rester en contact avec la production littéraire en France et d’en parler avec d’autres francophones”. Elle apprécie “le choix de livres soigneusement sélectionnés par un comité de lecture qui fait un travail prodigieux. J’ai lu des livres que je n’aurais jamais eu l’idée d’ouvrir s’ils ne m’étaient pas arrivés grâce à mon abonnement». Autre point positif par rapport aux livres proposés par l’Alliance Française : « La nouveauté des ouvrages et le fait que les livres arrivent directement chez moi ». En effet, chaque lecteur est chargé de transmettre à l’abonné suivant (en général un voisin), les livres qu’il vient de terminer.
Responsable de l’organisation des circuits de la Baie de San Francisco, Anne Dumontier, apprécie, elle, « le choix varié de littérature, roman, polars, essais, récits, biographies”. Le tout “pour une somme très modique” de 45 euros. Danielle Collins, responsable du groupe de L.A estime de son côté que la BO lui aussi permis de créer des liens d’amitié durables, “même avec des gens qui ne font plus partie du circuit”. Quant à Rachel Bernier, elle avoue aimer l’idée “d’ouvrir un livre neuf qui ne sent pas la poussière, mais qu’elle n’est pas non plus obligée de garder”. En fin d’année, les livres sont d’ailleurs gracieusement offerts aux écoles françaises, bibliothèques municipales et alliances françaises de la ville.
Le Kindle : une déception
Bien qu’il s’agisse d’un système à l’ancienne, la BO semble pour l’instant plus pratique que le Kindle ! “Pas si facile de mettre des livres numériques français récents sur son Kindle acheté ici !” souligne Anne Dumontier. “Amazon.com ne vend aucun livre français récent. Seul amazon.fr peut en vendre et au prix imposé en France, de -23% par rapport au prix papier. Pour ouvrir un compte amazon.fr, il faut fournir une adresse française et une carte de crédit française. Ensuite, on ne peut pas enregistrer un Kindle sur deux comptes séparés. Il faut donc soit acheter un deuxième Kindle soit désenregistrer son Kindle d’un compte et le réenregistrer sur l’autre !”. Compliqué. « Depuis un an, je suis de près l’évolution des livres numériques. J’ai le projet de monter un circuit de la Bibliothèque Orange numérique”, explique-t-elle. En attendant, il vous reste encore quelques jours pour rejoindre la Bibliothèque Orange, version papier.
0 Responses
Problème bien réel de pouvoir trouver de la littérature d’expression française quand on expatriés. La majeure partie de la population n’étant pas intéressée et n’ayant pas d’intérêt direct à acheter de tels livres, il en effet difficile de trouver une palette de livres .Cette organisation ancienne et bien rodée a permis et permet aux connaisseurs de se fournir en livres récents.
Ayant vécu une telle situation car éloignée de tout grand centre urbain, j’ai dû créer ma propre bibliothèque pour que mes élèves puissent s’enrichir et trouver leurs sources de travail pour réaliser le travail demandé: exposés, cours de linguistique, enrichissement culturel. J’avais même instauré des échanges inter-individuels de façon à permettre aux élèves de mieux se connaître en instaurant des discussions autour de sujets d’actualités. Nous ramenions des revues de toute catégorie: sportif, recettes, cinéma etc. Une saine émulation s’en est suivie et l’ambiance dans le travail s’ est améliorée.