Tout a commencé par un voyage au large de la côte Est en 2015. Après Miami, Henda Miliani et son compagnon – un couple de restaurateurs français originaires d’Avignon – découvrent New York et constatent que le kebab n’y a pas fait son chemin. Les 8 millions de locaux n’ont d’yeux que pour le burger et autre hotdog.
Trois ans plus tard, le 20 mai, les voilà en plein coeur du West Village à New York, fraîchement installés dans leur tout premier restaurant en dehors de l’hexagone. KUT, leur restaurant de kebabs, vient de voir le jour.
“L’idée de fast food était trop péjorative à mon goût car cela fait penser à la junk food” explique Henda Miliani. Elle décide donc de se lancer sur le créneau en plein boom du fast casual, qui marie la rapidité du fast food et des plats à base d’ingrédients de qualité. “On a développé un concept sain de kebab. Chez nous, les légumes grillés remplacent les frites, poursuit-elle. Tout est frais”, du pain fait-main par un artisan boulanger français à la viande livrée fraîche chaque jour au restaurant en passant par les excellentes salades concoctées par Florent de Brunelis (formé par l’ancien chef de la Maison-Blanche).
Dans le même temps, ils ont veillé à ce que KUT conserve les atouts d’un fast food traditionnel : la rapidité, la vente à emporter, les prix abordables et l’efficacité du service. Le tout dans une ambiance moderne, urbaine et hip-hop “à la new yorkaise”; de quoi satisfaire la population estudiantine environnante (NYU est non loin) tout comme la population active du coin.
Si le kebab semble combler une population si cosmopolite, comment se fait-il qu’il reste si peu vendu sur le territoire américain ? L’authentique kebab ne s’est jamais exporté massivement outre-Atlantique, même si l’on trouve des répliques alléchantes comme le Gyro grec ou le Chawarma oriental. “La vague d’immigration aux Etats-Unis n’a pas été la même qu’en France”, justifie Henda Miliani. Importé de Turquie, le kebab s’est démocratisé sur le sol français avec l’arrivée d’immigrés turcs dans les années 80, ce qui en a fait le “sandwich numéro 1” de l’autre côté de l’Atlantique. A New York, il dispose désormais d’un tremplin.