Espoir français formé au PSG et révélé à Valenciennes en Ligue 2, Kévin Cabral avait décidé, à la surprise générale, de s’engager avec le Los Angeles Galaxy en MLS en avril dernier. Dix mois après son arrivée et au moment d’entamer sa deuxième saison dans la ligue américaine, l’attaquant de 23 ans se dit impressionné par le niveau de jeu de l’autre côté de l’Atlantique.
Le LA Galaxy a terminé huitième dans la conférence Ouest la saison dernière, un bilan décevant pour une équipe si prestigieuse. Quel est l’objectif de l’équipe cette année ?
Quand on porte le maillot du Galaxy, on se doit de viser le titre de champion. On travaille tous les jours pour ça, et on espère atteindre nos objectifs. Au niveau personnel, je dirais que c’était pas trop mal pour une première saison même si j’aurais pu faire largement mieux.
Vous êtes arrivés dans la peau d’une star à Los Angeles, avec l’un des plus gros salaires du club. Comment expliquez-vous ces premiers mois difficiles ?
Je suis conscient de mes qualités et quand je regarde les matches que j’ai fait, j’ai eu beaucoup d’occasions mais j’aurais dû avoir de meilleures statistiques. (NDLR : cinq buts et deux passes décisives en 28 matches). Il y a eu un temps d’adaptation car je suis arrivé et j’ai joué direct alors que j’avais déjà une saison dans les jambes en France. Je n’ai pas eu de vacances, il y avait de la fatigue physique et mentale. Aujourd’hui, je me sens comme un homme neuf, bien reposé et prêt à faire une grosse saison.
Pourquoi avoir fait le choix de partir aux États-Unis à seulement 22 ans ?
À ce moment-là, on est encore dans la crise du Covid, Valenciennes demande au moins cinq millions d’euros pour me laisser partir, et la plupart des clubs qui se renseignent sur moi sont frileux. Sauf un, le Los Angeles Galaxy. Ils insistent beaucoup, nous relancent moi et mon agent, et vont même jusqu’à envoyer un représentant me voir jouer un soir d’hiver à l’extérieur contre Sochaux alors qu’il fait super froid (rires). Ils ont montré qu’ils me voulaient vraiment, alors je n’ai pas hésité longtemps. Surtout que ce n’est pas un petit club.
Quel a été le discours des représentants du LA Galaxy pour vous convaincre de les rejoindre ?
Quand t’es en France, tu ne calcules pas la MLS. Tu te dis que c’est un championnat pour les stars européennes qui viennent en pré-retraite. On m’a expliqué que les clubs américains avaient changé de mentalité, que ça jouait beaucoup mieux qu’avant au football, et qu’ils avaient de vrais objectifs pour nous les jeunes, de nous faire briller et de les aider à faire grandir la MLS.
Qu’avez-vous pensé du niveau de jeu global lors de votre arrivée ?
J’ai été très impressionné. Je m’attendais à beaucoup de physique et d’agressivité, mais pas du tout. Le niveau est bien au-dessus de la Ligue 2, je dirais qu’il se situe dans le milieu de tableau de la Ligue 1. Et j’ai découvert aussi des supers joueurs, dont beaucoup de jeunes qui auraient le niveau pour jouer au Real ou au Barça.
Vous avez la chance d’évoluer avec trois autres joueurs français ou francophones : le défenseur Séga Coulibaly, l’attaquant Samuel Grandsir et le milieu défensif malgache Rayan Raveloson. Leur présence a dû faciliter votre intégration…
On passe beaucoup de temps ensemble, c’est clair, notamment à jouer à la Playstation. Il y a aussi mon frère jumeau qui est là, qui joue avec l’équipe réserve du Galaxy. On sort des fois pour faire du shopping en ville. Et puis on a la chance d’être à Los Angeles, la ville est magnifique, comme dans les films.
Votre anglais progresse-t-il, malgré tout ce temps passé avec des Français ?
En arrivant à Los Angeles, je pensais vraiment que ça allait parler anglais mais en fait ça ne parle presque qu’en Espagnol au club ou parmi les supporters. J’ai l’impression d’être au Mexique (rires).
En parlant du Mexique, vous jouez également avec un attaquant d’envergure internationale, passé notamment par Manchester United et le Real Madrid, Javier « Chicharito » Hernandez. Quelle est votre relation ?
C’est un leader qui pousse tout le monde vers le haut. Il se fait des doubles séances d’entraînement et de musculation, t’es obligé de t’inspirer de lui. Et en dehors des matches, il adore me faire des blagues en français (rires). C’est quelqu’un de très gentil, qui parle avec tout le monde. L’autre jour on s’est même fait une partie de Warzone (NDLR: un jeu de guerre en ligne sur Playstation).
Aimeriez-vous rester dans la durée aux États-Unis ?
Je ne suis pas quelqu’un qui me projette. Je suis concentré sur mes prochains matches, mon seul objectif étant de faire une grosse saison individuellement et collectivement. Après, comme tout joueur de foot, pourquoi pas goûter un jour à la Ligue des champions ou la Ligue Europa.
Vous avez grandi en Île de France, êtes passé par le centre de formation du PSG jusqu’à vos 17 ans. Êtes-vous resté attaché au club ?
Oui forcément. Paris, c’est ma ville et mon cœur. On a d’ailleurs une conversation commune sur Snapchat avec pas mal d’anciens du centre qui ont percé comme Moussa Diaby (Bayer Leverkusen) et Dan-Axel Zagadou (Borussia Dortmund).
Le PSG est-il bien positionné, selon vous, pour gagner la Ligue des champions cette année ?
Chaque saison, on se dit que c’est la bonne… j’espère ! Ce serait incroyable que le PSG soulève enfin cette coupe.