Entre une interview à la télévision grecque et un concert le soir même à Athènes, Julien Dassin est pris dans le tourbillon d’une tournée marathon, qui l’amènera à se produire au Canada et au États-Unis du 7 au 20 mai. Au programme, les chansons de son illustre père, Joe Dassin, qu’il interprète devant un public varié, des fans de toujours et des nouveaux curieux. « Une majorité des gens qui viennent au spectacle ont connu mon père de son vivant, mais il y a aussi des adolescents. Il n’y pas vraiment de public-type. Les chansons de Joe Dassin sont vraiment transgénérationnelles et intemporelles ! », se réjouit Julien Dassin. « Je ne m’attendais pas à un tel succès, ce serait prétentieux, et je suis quand même un peu surpris de voir qu’autant de personnes continuent à apprécier les chansons de Joe Dassin. »

Chanteur comme son père

Julien Dassin avait à peine cinq mois quand son père est décédé, terrassé par une crise cardiaque à Tahiti. Aujourd’hui âgé de 45 ans, il semble tout à fait à l’aise avec cet héritage qu’il continue à faire vivre au gré des concerts. « C’est un peu comme la recette de la tarte à la pomme qu’on transmet de génération en génération : je ne veux surtout pas dénaturer les chansons, mais j’y ajoute mon petit quelque chose. »

Julien Dassin n’en est pas à son coup d’essai : comédien, chanteur, la scène est son terrain de jeu depuis plusieurs décennies. « Il y a une vingtaine d’années, on m’a appelé pour faire un duo virtuel avec mon père. Je me suis prêté au jeu et nous avons interprété « Et si tu n’existais pas » et « Siffler sur la colline ». Je me suis ensuite produit à Moscou, devant 50 000 personnes ! D’habitude, on commence par des salles plus petites… » , plaisante-t-il.

Pour ce nouveau tour de chant, Julien Dassin avait initialement prévu d’interpréter des chansons françaises, dont quelques-unes de son père. Le public en a décidé autrement : « On me réclame plus de chansons de Joe Dassin, donc on répond à cette demande. Nous avons commencé par la Russie, l’Ukraine, le Liban, et le succès s’est propagé comme une trainée de poudre. Nous avons fait des dates dans plus de dix pays en 2024, nous en sommes déjà à sept en 2025. Après le Canada et les États-Unis, nous nous produirons en Bulgarie, en Roumanie, et en Estonie. »

Pour l’accompagner, Julien Dassin s’est entouré de l’orchestre Paris Eiffel, qui compte notamment Christophe Dubois, batteur de Calogero, et Raphaël Sanchez, directeur musical qui accompagne Julien Dassin depuis ses débuts. Si les classiques « L’été indien », « Et si tu n’existais pas », « À toi » font partie de chaque concert, Julien Dassin a une tendresse particulière pour une chanson : « J’aime toutes les chansons que j’interprète, car j’ai une histoire avec chacune d’entre-elles. “Salut les amoureux” me parle beaucoup, c’est celle que j’aime le plus interpréter, juste accompagné de la guitare. Dans les pays de l’Est, “Salut” est très appréciée, et bien évidemment, je vais interpréter “L’Amérique” pendant la tournée aux États-Unis, car “je veux l’avoir et je l’aurai…” »

Retour sur la terre natale paternelle

Paradoxalement, Joe Dassin, né à New York en 1938, fils du réalisateur Jules Dassin et de la violoniste Béatrice Launer, et qui a passé son enfance jusqu’en 1950 aux Etats-Unis, n’a pas connu de succès dans son pays d’origine. Forcé à l’exil en France suite à la chasse aux sorcières qui vise son père, soupçonné de sympathies communistes, Joe Dassin reviendra faire ses études supérieures dans le Michigan, avant de faire carrière en Europe. « Venir jouer aux États-Unis, c’est mythique pour un artiste français ! Pour moi, c’est comme un passage de flambeau », reconnaît le chanteur.

Parmi les nombreuses dates de sa tournée américaine, il attend de se produire dans une ville en particulier : « Je ne suis pas venu aux États-Unis depuis au moins 20 ans… Los Angeles est la ville où a grandi mon père, où mes grands-parents ont vécu avant de s’exiler en Europe, et c’est aussi là que mon père est enterré, auprès de ses propres grands-parents…» Des grands-parents qui avaient quitté Odessa pour faire fortune en Amérique, et dont l’histoire inspirera Joe Dassin pour la chanson « L’Amérique ».

Dates de la tournée nord-américaine « Salut! Julien Dassin sings Joe Dassin », produite par Cherry Orchard Festival et PIAFF :

• Montréal le mercredi 7 mai à la Place des Arts (billets)
• Toronto le vendredi 9 mai au Koerner Hall (billets)
• New York le samedi 10 mai à l’Odeana Theater à Brooklyn (billets) et le dimanche 11 mai au Town Hall (billets)
• Chicago le mardi 13 mai au Copernicus Center (billets)
• Lauderhill, près de Fort Lauderdale, le mercredi 14 mai au Lauderhill Performing Arts Center (billets)
• Los Angeles le samedi 17 mai au Wilshire Ebell Theatre (billets)
• San Francisco le dimanche 18 mai au Palace of Fine Arts (billets)