Julie Lagaüzère, fondatrice de la marque Brooknit Bonneterie, vient de passer le week-end au Prego Expo, la grand-messe annuelle des futurs parents à New York. « Toutes les plus grandes marques étaient présentes, et beaucoup d’influenceurs. J’ai eu de bons contacts pour de futures collaborations », dit-elle avec enthousiasme dans son accent du Sud, originaire de Marmande. La Française commercialise des articles tricotés par ses soins comme des cocons de naissance, des bonnets, écharpes, couvertures mais aussi des kits de tricot pour débutants ou confirmés.
Licence exclusive du cocon de naissance aux États-Unis
Si Julie Lagaüzère n’a commencé le tricot qu’il y a trois ans, cette activité est devenue une passion, le coeur de son projet professionnel et même un outil de développement personnel précieux. « Je n’ai jamais réussi à faire de méditation, mais j’ai trouvé ce qui s’en rapproche le plus pour moi : tricoter et faire quelque chose avec mes mains en ne pensant à rien d’autre ».
Rien ne prédestinait cette diplômée d’école de commerce à sauter le saut de l’entrepreneuriat, en particulier après 17 ans chez Pfizer. Elle a commencé sa carrière dans le laboratoire pharmaceutique en contrôle de gestion, et a évolué comme chef de projet au croisement des départements digitaux, informatique et finance. C’est après une expérience de trois ans à Londres qu’elle postule à un poste interne à New York. « J’avais toujours rêvé de venir à New York, mais je ne l’avais jamais fait. Un ami m’a envoyé l’offre, je n’avais plus d’excuses et devais enfin me lancer ».
Cette décision a changé sa vie. Quelques mois après son arrivée à New York, elle rencontre son mari italien et ils ont ensemble une petite fille. En mars 2021, elle apprend une nouvelle réorganisation et la suppression de son poste dans six mois. Elle vient de coudre tous ses masques pendant la pandémie et de se convertir au tricot, c’est alors que l’idée d’une aventure entrepreneuriale germe. « Je connaissais Ma Petite Laine en France et trouvais génial le concept du cocon de naissance. Je les ai contactées et ai obtenu une licence exclusive pour le commercialiser aux États-Unis ». Les Américains ne connaissent que l’emmaillotage traditionnel (swaddler), moins doux que le cocon. Brooknit Bonneterie était né. Après le cocon, Julie Lagaüzère élargit la gamme avec le pantalon « magique », très extensible et utilisable pour les bébés de 2 à 18 mois grâce aux revers au niveau des chevilles. Puis des accessoires: écharpes, bonnets, couvertures, bandeaux, châles etc.
Des bénéfices sur le stress
L’ambition de l’entrepreneure n’est pas que de vendre ses créations, mais aussi et surtout de convertir les Américains au tricot. Et pour cela elle commercialise des kits de tricot, publie des tutoriaux et du contenu vidéo pédagogique. « Ce hobby est devenu une passion et ensuite une vocation ». Le marché est prometteur : 36 % des femmes ont appris le tricot ou le crochet aux États-Unis, et Michelle Obama elle-même est une fan de la première heure, rapporte Julie Lagaüzère. Les études montrent que le tricot a des bénéfices sur le stress et l’anxiété, et est même bénéfique pour les maladies neurodégénératives, car il renforce la capacité cognitive et la motricité fine.
Le tricot est aussi un appel à la patience, il demande de ralentir, et parfois même de tout défaire et recommencer. « À partir des quatre mouvements de base, les possibilités sont immenses, comme avec les 7 notes de musique ou les 26 lettres de l’alphabet ». Il n’y a pas d’âge pour commencer le tricot, elle l’enseigne d’ailleurs à l’école aux enfants de 6 ans. Et pour les adultes, il peut être tout simplement un passe-temps gratifiant, et pratique à emmener partout avec soi. « Ce n’est pas une thérapie mais un outil parmi d’autres pour prendre soin de soi ». Pour elle aucun doute, le tricot a un bienfait universel, et le slogan de Brooknit Bonneterie en dit long sur ses grandes ambitions: « Let’s knit a better world, move the needles one stitch at time ». (“Tricotez un monde meilleur, faites bouger les aiguilles, une maille à la fois”)
Vous voulez vous essayer au tricot ? Julie Lagaüzère donnera un cours de tricot lors d’un événement « Reset your mind and body » au bénéfice de l’association Women4Women le samedi 16 mars prochain, plus d’informations ici