Elle ne s’est pas facilité la tâche. Pour raconter le destin de cette centaine de femmes envoyées en 1720 depuis l’hôpital de la Salpêtrière à Paris dans le Nouveau Monde pour peupler la Louisiane française, l’autrice parisienne Julia Malye a écrit non pas une, mais deux versions de son quatrième roman.
Pelican Girls, en anglais (HarperCollins), et La Louisiane, en français (Stock), sont nés d’un même projet, mais ont suivi des trajectoires distinctes. Le texte a d’abord été rédigé dans la langue de Shakespeare pendant les études aux États-Unis de son auteure, puis a été entièrement réécrit pour l’édition française. L’histoire reste la même, mais le récit, lui, diffère : deux langues, deux rythmes, deux sensibilités.

C’est ce travail de création transatlantique que la romancière de 31 ans viendra évoquer à Books & Books, à Coral Gables, le mardi 6 mai à 7pm, lors d’une rencontre littéraire organisée en partenariat avec le consulat général de France à Miami et la Villa Albertine.
L’occasion aussi de lever le voile sur un pan méconnu du passé colonial français, à travers le destin de trois femmes embarquées sur le navire La Baleine : Charlotte, orpheline de douze ans à la langue bien pendue ; Pétronille, murée dans le silence ; et Geneviève, accusée d’avoir pratiqué des avortements. Déracinées, confrontées à la maladie, à la solitude, à la violence des hommes, elles découvriront aussi l’amitié, le désir, la maternité, ainsi que les compromis imposés aux femmes pour survivre.