Dans nos vie d'”expats” il y a des moments comme ça où tout à coup on se souvient qu’il y a des différences entre Français et Américains. Au Beacon Theater, ce mardi soir, on a chanté à tue-tête avec un chanteur dont bien peu d’Américains ont entendu parler: Johnny Hallyday. Et c’était chouette.
Le Beacon Theater n’a pas fait le plein, mais dès la première note le public est debout pour l’idole de sa jeunesse -ou de celle de ses parents. Il alterne ses succès de toujours avec des nouvelles chansons. Le public reprend les premières et reste coi devant les secondes.
La silhouette est quelque peu voûtée mais la voix est toujours là, puissante, prenante. Quelques mots entre les chansons (“je vous aime“; “vous êtes très en forme“), pas un en anglais: Johnny ne fait pas semblant, il sait que l’immense majorité du public est francophone.
Il faut attendre le rappel pour qu’apparaisse la surprise du jour, régional de l’étape, l’acteur Jean Reno, résident New-Yorkais et vieux pote de Johnny Hallyday.
“Johnny m’a demandé, tout simplement. Il sait que j’aime chanter de temps en temps” raconte Jean Reno à la sortie. En 2000, les deux hommes étaient déjà monté sur scène pour la même chanson, “Toute la musique que j’aime”. Le duo s’est décidé la veille et les deux complices ont répété une seule fois, trois heures avant le début du concert. “Pendant trois minutes je me suis senti comme quand j’avais 14 ans et que je le voyais chanter“. De quoi impressionner même celui que les Américains connaissent comme “The Professionnal” (le titre en anglais du film Léon): “ce que je me suis dit? ‘Il faut pas merder’“.
A la sortie de la salle, les mines sont ravies. Les habituels fans qui suivent le chanteur partout sont là. On recense un “sosie” venu de Belgique; un autre des Pays-Bas. Philippe, lui, est venu de l’Upper East Side, mais il est ravi: “Franchement je ne suis pas sûr que je serai allé voir un concert de Johnny en France, mais ici je ne l’aurai pas manqué. C’est notre patrimoine!“