C’est un sport original qui fait de plus en plus d’adeptes aux Etats-Unis. “Le pickleball se joue sur un terrain de badminton avec des raquettes courtes et une balle trouée. Les sensations sont proches du tennis“, explique Jocelyn Devilliers. A 26 ans, il est le premier français à être devenu joueur professionnel dans cette discipline qui requiert des réflexes et de l’agilité.
Ce sont le tennis et une blessure qui ont amené Jocelyn Devilliers aux Etats-Unis du côté de Wichita au Kansas. “Après avoir joué en Espagne pendant mon adolescence, j’ai été arrêté six mois en 2012 suite à une blessure de fatigue sur deux vertèbres”, raconte le Francilien. “Ça m’a décidé à aller aux Etats-Unis où j’ai décroché une bourse en août 2013 à la Wichita State University”. Sur place, Jocelyn Devilliers rencontre une ancienne joueuse de tennis, comme lui, qui s’est mise récemment au pickleball. “J’ai commencé à y jouer pour le fun et j’ai eu rapidement de bons résultats. Je me suis dit qu’il y avait peut-être quelque chose à faire”.
Après avoir décroché un triple diplôme en entrepreunariat, marketing et management en 2018, le Français décide de se consacrer à plein temps au pickleball en avril 2019, à l’occasion de son premier US Open en Floride. “J’ai été éliminé en quarts de finale. Ça m’a motivé à continuer et à jouer plus”, déclare celui qu’on surnomme “Jay” aux États-Unis. Moins de deux ans plus tard, Jocelyn Devilliers est classé troisième meilleur joueur mondial de pickleball, dans une discipline qui compte désormais plus de trois millions de licenciés rien qu’aux Etats-Unis. “Les principaux tournois sont organisés aux Etats-Unis, donc on joue à travers tout le pays. Mais le pickleball se développe également à l’étranger, notamment au Japon, au Brésil, en Angleterre et en France”, explique le Francilien. “Tout indique qu’en France également ce sport est sur le point d’exploser, si l’on en croit la stratégie de la marque Babolat, qui vient de sortir une gamme de raquettes de pickleball en France”, ajoute Jean-Paul Bagot, représentant de Jocelyn Devilliers.
Au niveau amateur, le pickleball est notamment très pratiqué par les seniors grâce à des règles faciles à comprendre et la faible intensité de jeu qu’il requiert. “C’est un jeu très convivial, ludique, maintenant la forme et promouvant le lien social et intergénérationnel”, résume Jean-Paul Bagot. Il en est en revanche tout autre au niveau professionnel, où l’explosivité et la réactivité sont essentielles. “A la différence du tennis, un match de pickleball dure une trentaine de minutes. On en joue plusieurs par jours et il faut être extrêmement concentré car chaque point vaut de l’or”, indique Jocelyn Devilliers. “J’ai toujours été bon au service au tennis. J’essaie de miser là-dessus pour gagner un maximum de points”.
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Après avoir dû arrêter en mars 2020 en raison de la Covid-19, Jocelyn Devilliers a pu reprendre les tournois en août. Des événements essentiels pour lui permettre de gagner sa vie. “Les sponsors m’aident surtout à payer mes dépenses, ma rémunération dépend beaucoup des prix des tournois. Je ne gagne pas des millions mais on survit”, confie le Français qui espère durer encore 5 à 10 ans sur le circuit. “Le pickleball devient de plus en plus compétitif, ça va être difficile”. Jocelyn Devilliers aimerait également participer au développement du sport en France. “J’espère y jouer des tournois cette année. Mon rêve serait d’arriver à faire grandir ce sport dans mon pays”.