Dans le cadre de la campagne des législatives anticipées, French Morning a interviewé les candidats (ceux qui ont accepté d’échanger de vive voix, pas par écrit) en Amérique du Nord. Le premier tour du scrutin commencera dès le mardi 25 juin (midi, heure de Paris) pour le vote en ligne, et se tiendra le samedi 29 juin dans les bureaux de vote (le 30 juin en France).
Elle était candidate aux législatives de 2022 mais n’avait pas pu faire campagne en raison du décès de son père. Mais cette fois, elle dit y aller « à fond ». À 43 ans, Jennifer Adam brigue le siège de députée d’Amérique du nord sous les couleurs du Rassemblement National (RN), l’une des sept candidates et candidats, sur les onze circonscriptions des Français de l’étranger, à se présenter sous l’étiquette du parti de Marine Le Pen, suite à l’alliance avec le Républicain Eric Ciotti. Une candidature pour « représenter Jordan Bardella, dit-elle enthousiaste, pour lui donner, avec ma participation – pourquoi pas ? -, une majorité parlementaire ».
Comme il y a deux ans, sa candidature peut surprendre. Originaire de Saint-Savin en Gironde, Jennifer Adam n’est jamais venue en Amérique du Nord, ni aux États-Unis, ni au Canada. Difficile pour le parti de trouver une candidature locale : le vote RN reste très minoritaire chez les Français de l’étranger. Jennifer Adam n’avait recueilli que 1,9% des voix aux législatives de 2022. Et même si le score du parti de Marine Le Pen a plus que triplé aux dernières européennes (6,18% pour la circonscription, 4,8% aux États-Unis seuls), il reste faible en comparaison avec les résultats obtenus en France (31,4%). Ce qui ne semble en rien démotiver la militante. « On s’est bien échauffés avec les européennes, lance-t-elle, on continue ! »
Malgré l’absence d’implantation locale, Jennifer Adam se dit « très attachée à la circo. » d’Amérique du Nord. Elle assure travailler depuis longtemps avec des équipes sur place qui lui communiquent les difficultés rencontrées au quotidien par leurs compatriotes. Son suppléant, Aurélien Nambride, étudiant à l’Université de Sherbrooke dans le sud du Québec, constitue le point d’ancrage au Canada. « Moi je les écoute, je note tous les problèmes et je les rapporte, ici, en France », explique la candidate.
Mère de trois enfants, employée comme secrétaire administrative dans l’entreprise de son mari, Jennifer Adam a rejoint le Rassemblement National lors des municipales de 2020 pour soutenir la candidature d’Edwige Diaz, aujourd’hui vice-présidente du RN et députée de Gironde. Elle s’est, depuis, impliquée dans tous les scrutins électoraux. Sa campagne, menée à distance via les réseaux sociaux, vise à répondre, dit-elle, aux problématiques des Français de l’étranger mais aussi à celles liées à leur éventuel retour en France. « Les Français qui rentrent en France ou qui y viennent pour les vacances ne retrouveront pas leur pays tel qu’ils l’ont quitté » affirme-t-elle, déplorant une « situation catastrophique » dans l’Hexagone.
Parmi ses propositions, elle nomme pêle-mêle le pouvoir d’achat, l’immigration, la sécurité – aux États-Unis et au Canada, la police est « omniprésente et respectée contrairement celle de la France », estime-t-elle. Et l’éducation, en en faveur de la « priorité nationale » dans les établissements de l’AEFE. « Les Français ne sont pas prioritaires dans les écoles françaises » dénonce-t-elle, comme tous les candidats RN avant elle, en promettant de revoir le système d’attribution des bourses scolaires. Ou encore faciliter l’accès à la sécurité sociale et l’ouverture de comptes en banque en France. « Tous ces points là seront relevés à l’Assemblée nationale si je suis élue », promet-elle.
Concernant la loi sur l’immigration préparée par le Rassemblement National, le texte envisage, selon Le Monde, de limiter l’accès des binationaux à certains emplois publics en France – sans remettre en cause la double nationalité. « C’est une possibilité que l’on se laisse, précise Jennifer Adam, estimant le nombre de personnes potentiellement concernées très faible. Cela ne veut pas dire qu’on l’appliquera systématiquement. Mais si l’urgence ou le contexte le nécessite, dans des cas bien particuliers qui ne se présentent pas aujourd’hui, nous nous réservons le droit de prendre ce type de décision ». La priorité pour la candidate est de porter son parti au pouvoir. « C’est primordial pour nous en France, mais aussi primordial pour les Français de l’étranger. »
Pour en savoir plus, site ici du Rassemblement National consacré aux Français de l’étranger.