Après la colère, les explications ? Le ministre français des Affaires étrangères, à New York pour l’ouverture de la 76ème Assemblée générale des Nations unies, compte bien, en tout cas, en obtenir.
Depuis l’annonce à Washington, mercredi 15 septembre, du nouveau partenariat stratégique trilatéral entre les Etats-Unis, le Royaume-Uni et l’Australie, Jean-Yves Le Drian ne mâche pas ses mots pour dénoncer le “coup dans le dos” donné par son allié historique, donnant le ton de sa venue aux Etats-Unis. “Il y a eu mensonge, il y a eu duplicité, il y a eu rupture majeure de confiance, il y a eu mépris, donc ça ne va pas entre nous, ça ne va pas du tout”, déclarait le ministre samedi soir sur France 2.
Washington affiche la surprise
L’administration Biden a reconnu avoir été surprise par la virulence de la réaction française. Paris a rappelé brusquement son ambassadeur à Washington – une première dans l’histoire des relations franco-américaines – après avoir annulé, vendredi dernier à l’ambassade, un gala censé célébrer l’amitié franco-américaine.
En privé, les responsables américains attribue cette grosse colère à des questions de politique intérieure française, Emmanuel Macron étant en campagne pour sa réélection en vue du scrutin présidentiel de l’an prochain.
Washington cherche malgré tout à jouer l’accalmie et assure travailler à “résoudre” ses différends avec Paris. Joe Biden et Emmanuel Macron devraient avoir une conversation téléphonique “dans les prochains jours”, “à la demande du président américain” a tenu à préciser l’Elysée. Le chef de l’Etat français n’avait pas prévu de se rendre à New York, pour la deuxième année consécutive, en raison notamment de l’interdiction de voyager imposée par les Etats-Unis.
Il reviendra donc au chef de la diplomatie américaine, Anthony Blinken, de calmer son homologue français cette semaine à l’ONU. Les deux hommes se sont déjà rencontrés et s’apprécient, de l’aveu même de Jean-Yves Le Drian. Si aucun tête-à-tête n’est encore annoncé, plusieurs réunions sont prévues au niveau ministériel, autant d’occasions de s’expliquer.