À Los Angeles, dans le quartier de Melrose Avenue, une toute nouvelle boutique dédiée aux diamants vient d’être inaugurée. Sur la façade, un nom français « Jean Dousset », son fondateur, et à l’intérieur un décor ultra léché où les vitrines exposent collections de bagues et bijoux enrobés de diamants d’un nouveau genre : les « lab-grown » ou diamants issus des technologies de laboratoire.
« Cette boutique marque une vraie révolution dans l’univers du diamant, inaccessible pour beaucoup de consommateurs jusqu’à présent, explique le Français. Avec le diamant issu des laboratoires (ndlr, aussi appelé “synthétique”), c’est un nouveau monde qui s’ouvre, toujours luxe, mais autorisant désormais tous les rêves. Aucun expert au monde ne peut aujourd’hui faire la différence entre un diamant de synthèse et un diamant naturel. La technologie de laboratoire permet de reproduire exactement les mêmes conditions de pression et de température que sous l’écorce terrestre, avec au final, un prix divisé par 10. »
Arrière-arrière-petit-fils de Louis Cartier, le fondateur de la célèbre maison de joaillerie, Jean Dousset s’est d’abord formé aux grandes maisons du luxe, ainsi de Chaumet et Van Cleef & Arpels, avant de débarquer à Los Angeles où il s’intéresse dans un premier temps, à l’immobilier et à la rénovation de plusieurs maisons. « Cartier fait partie de mon héritage mais je n’ai pas grandi dans les ateliers, dit-il. Et puis cet héritage m’a rattrapé, et j’ai finalement décidé de revenir à mes premiers amours en me consacrant aux diamants. »
D’abord à la tête d’une entreprise en ligne dédiée aux diamants naturels, rapidement prisée par quelques célébrités dont Paris Hilton et Eva Longoria, Jean Dousset change de stratégie en 2021 et s’enthousiasme pour les diamants de synthèse en lançant une première ligne « Oui, Jean Dousset ». « Un succès immédiat », dit-il, qui le pousse à convertir l’ensemble de son business model, « seule arme pour me développer ».
Sur les murs de la boutique imaginée par le studio angeleno Design Bitches, Jean Dousset raconte son histoire, expose les photos de la famille Cartier, dans les vitrines, ses bagues de fiançailles best-seller Chelsea et Elle, et pour la première fois, une collection de bijoux sans diamants. L’entrepreneur souhaite ne pas s’arrêter là et cherche désormais à se développer dans d’autres grandes villes aux États-Unis comme New-York, voire Paris.
« C’est maintenant ou jamais ! dit-il. L’engouement des consommateurs pour les diamants de laboratoire n’a jamais été aussi fort. » Depuis un an, le cours des pierres précieuses est en chute libre, avec un recul des prix pour les diamants naturels de 25%. Et la part des diamants synthétiques connaît, elle, un engouement sans précédent, représentant aujourd’hui, selon les spécialistes, près de 10% du marché global.