Jean-Baptiste Fontes sort un écrin de son sac et ouvre la boite tapissée de velours, marquée d’un logo Jean-Louis Casquette. A l’intérieur s’alignent huit anneaux coiffés de casquettes, de différentes tailles et couleurs.
« Celle-là sont en plastique, celles-ci en bronze. J’en fais aussi en argent et en or. Tout à l’impression 3D », décrit le jeune designer français, qui a lancé la marque Jean-Louis Casquette l’été dernier, à New York.
Créer des bagues à casquette, le concept ressemble à un gag. « J’ai eu l’idée au printemps. Je rentrais de soirée avec un ami [prénommé Louis, d’où le nom de sa marque]. Au métro Bedford, il y avait un groupe de danseurs hip-hop incroyable. On leur a laissé de l’argent dans une casquette, et j’ai eu un flash. Je me suis dit que le symbole de la casquette était fort », dit ce Parisien, forcément coiffé d’une casquette.
A partir de cet objet lié à la culture hip-hop, au basket, à un esprit « cool » et à la solidarité, il a imaginé un bijou, pour hommes et femmes. Son nom : la « caskate ». Le jeune ingénieur de 24 ans, tout juste diplômé de l’école des Arts et Métiers, était alors en stage chez Shapeways, un des leaders de l’impression 3D, à New York.
« Sans cette expérience chez Shapeways, je n’aurais jamais eu l’idée. J’ai commencé à imprimer quelques bagues – j’avais appris à modéliser à l’école. Tout de suite j’ai eu de bons retours. » Cet été, il décide de s’y consacrer à plein temps, et de rester à New York.
Pour ses débuts de micro-entrepreneur, il a vendu en deux mois près de 200 bagues (à partir de 30$ pièce pour les modèles en plastique). Il vient de signer une nouvelle commande de 300 bagues pour un client. « Ce qui est super avec ces bagues, c’est que cela ne laisse personne indifférent. Les gens adorent, rigolent, ou détestent. Il y a beaucoup de second degré dedans. En soirée, quand j’en mets une, cela attire plein de questions. C’est pour cela que je pense que cela peut marcher », prédit Jean-Baptiste Fontes, qui a réalisé des vidéos parodiques pour promouvoir la marque.
« Mon objectif, ce serait que des stars comme Jay-Z ou Rihanna les portent, pour créer un effet viral », poursuit-il. En attendant, le judoka français Teddy Riner a posé sur une photo avec une « caskate » au petit doigt. « J’ai aussi fait un modèle en or pour une des James Bond Girl », glisse-t-il.
Jean-Baptiste Fontes imprime ses bagues sur commande – pas besoin de stocks. « C’est le gros avantage de l’impression 3D », relève-t-il. Cette technique lui permet aussi de customiser ses bijoux : matériau, couleur, taille… Il propose d’imprimer des bagues avec des logos ou des insignes à la demande. Parallèlement, il commence à démarcher des boutiques. « Ma cible, ce sont les hipsters, les fans de casquettes, ceux qui aiment la culture hip-hop », dit-il.
Sa dernière astuce : un pourcentage des ventes de chaque bague Jean-Louis Casquette est donnée à une association de charité new-yorkaise, qui aide des jeunes à s’insérer par la danse hip-hop. La boucle est bouclée.
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Photos by Alexandre Cary ©