(Photo: JMP/AbacaUSA)« Extraordinaire. Absolument extraordinaire. » Il est heureux, Jamel Debbouze, après ses deux heures de spectacle. Épuisé mais comblé d’être à Broadway, ce jeudi 18 avril. « Même si j’ai joué essentiellement devant des Arabes et des Bretons, c’est quand même New York, quoi! » plaisante-t-il en coulisse, reprenant une blague faite sur scène.
L’humoriste a fait salle comble: 1 500 Français et francophones sont venus découvrir son dernier one-man-show “Tout sur Jamel” au théâtre Town Hall à Times Square. La plupart ne l’avaient jamais vu sur scène. « J’étais curieuse. Je ne l’aurais peut-être pas vu en France, mais à New York, fallait pas rater ça » estime Manon, à Manhattan depuis janvier. « Je suis venu parce que c’est une grande gueule » lance en souriant Zacharia, un étudiant algérien.
Les 45 minutes de retard du showman ont été vite oubliées dès qu’il est apparu, bondissant, sur la chanson “Empire State of Mind” de Jay Z. Après un « Bonjour New York ! » tonitruant, le comique de Trappes a enchaîné les anecdotes sur sa tournée nord-américaine, à commencer par son passage aux douanes dans les aéroports. « La ligne jaune ? Faut pas faire du 43 sinon tu vas direct en prison. Faut pas la dépasser cette putain de ligne jaune ». Les éclats de rires s’enchaînent.
Bobby Ewing et les youyous
Le public new-yorkais conquis, Jamel Debbouze a pu aborder tous les thèmes qui lui sont chers – immigration, mixité culturelle et sociale, religion – à travers le déroulé de sa vie : son enfance de cancre dans la cité des Yvelines, son rêve de fils d’immigrés devant Dallas et la chevelure souple de Bobby Ewing, ses premiers pas dans l’improvisation théâtrale jusqu’à sa rencontre avec « la femme de sa vie » – la journaliste Mélissa Theuriau, présente dans la salle avec leur fils Léon – et sa paternité. Jamel joue avec les spectateurs, se moque de son public qui l’interpelle comme de lui-même, avec des « Oh my Ghost ! » irrésistibles.
La tendresse l’a emporté avec son public maghrébin et africain, des spectateurs heureux d’entendre parler quelques mots de darija, l’arabe dialectal du Maroc. L’évocation de la “Machta”, la fameuse brosse ronde en plastique, a fait fuser les rires. Jamel Debbouze a joué pleinement avec ces initiés, appelant les femmes à chanter des youyous. « C’est tellement vrai tout ce qu’il raconte, tellement juste ! » estiment Chakib et Houda, originaires du Maroc.
Plusieurs spectateurs avaient vu, deux semaines plus tôt, le spectacle de Gad Elmaleh. « J’ai aimé Gad, j’ai adoré Jamel » assure Patrice. Pour Nathalie, « c’est un vrai showman, il ne fait pas de blagues faciles ». « On sent qu’il a du plaisir sur scène, il est spontané avec le public, répond du tac-au-tac » renchérit Jérôme, impressionné par la performance de l’humoriste.
« Cette tournée, c’était un moment suspendu » confie Jamel Debbouze à French Morning. « J’ai passé des moments incroyables. Humainement et artistiquement. Ça restera un moment inoubliable, à jamais gravé dans ma mémoire. » Une tournée qui l’emmène cette semaine en Algérie et au Liban. D’autres rires et youyous vont retentir…
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cet article reflète bien ce que j’ai ressenti pendant le show
c’était très bien!