Utiliser les techniques du speed-dating pour la recherche d’une colocation, voilà l’idée loufoque de Matt Hutchinson.
En 2004, il crée à Londres le SpeedRoommating, un speed-dating où vous ne cherchez pas l’amour, mais le colocataire de vos rêves. Il y a deux ans, fort de son succès, il exporte son concept à New York, « parce que New York et Londres ont en commun des loyers très élevés, et qu’il y est très difficile de trouver un logement (…) tellement difficile que c’en est presque devenu un job à plein temps pour certains » .
Pour tester le concept, nous avons rendez-vous dans un bar à Times Square. L’ambiance ne ressemble en rien à celle d’un speed-dating classique, avec ses petites tables bien alignées et la clochette qui sonne toutes les trois minutes. Autour de nous, il n’y a que des individus bière à la main, qui arborent fièrement sur la poitrine une petite étiquette pour préciser ce qu’ils cherchent, “chambre: ou “colocataire” . Matt Hutchinson a voulu créer « un espace relaxant, un environnement sympa pour que les gens se rencontrent ».
A l’événement, nous rencontrons Nicolas, un Frenchy qui cherche une colocation. C’est un habitué de New York, il y a déjà vécu pendant plusieurs mois. Après un séjour en France, il est revenu s’y installer. Ne lui manque plus qu’un appartement… « J’ai d’abord cherché depuis la France, sur Craigslist, explique-t-il, mais il y a pas mal d’arnaques » . Il a aussi envisagé de passer par une agence, quitte à payer des frais. En venant au SpeedRoommating, Nicolas ne s’attendait pas à trouver LA colocation de ses rêves : « finalement j’ai presque l’impression que les gens viennent plutôt pour boire une bière et rencontrer du monde » . Il semble plutôt sceptique sur le concept : « il n’y a presque personne qui propose une chambre, avoue-t-il, ou alors, ce sont plutôt des agents que de potentiels colocataires… » . Et il n’y a qu’à voir les deux femmes avec une dizaine d’étiquettes « I have a room » pour comprendre de quoi il parle…
Pour Matt Hutchinson, « on ne peut rien y faire. C’est comme ça. Sur le marché à New York, il y a plus de demandes que d’offres… Certains trouvent quand même des chambres, mais beaucoup trouvent surtout d’autres personnes avec qui s’allier pour chercher ensemble un appartement » .
Et ce n’est pas Ashley, rencontrée le même soir, qui dira le contraire. L’Américaine a bien sympathisé avec certains, avec qui elle espère créer une nouvelle colocation. « C’est pour ça que je suis venue en fait, je cherchais des personnes avec lesquelles partager un appartement. Là, je crois que j’en ai trouvé un ou deux ! » . Nicolas, lui, n’a toujours pas déniché la perle rare.
Mais qu’il se rassure, d’autres SpeedRoommating auront lieu, toutes les deux semaines environ.