«Anéanti», «au fond du trou», mais gardant la tête sur les épaules pour sa famille, Olivier Jouet a touché son rêve du doigt – ouvrir son propre restaurant avec son épouse à Los Angeles. Six mois après le lancement des P’tits Bretons à Manhattan Beach, il a été expulsé par son propriétaire. Et son ancien chef l’accuse dans la presse d’avoir pris la fuite et de saborder sa réputation.
Comment ce projet de 10 ans s’est-il transformé en «cauchemar» ? Olivier Jouet a recensé ses erreurs, identifié les personnes mal intentionnées qui ont croisé sa route, tenté de faire le deuil des quelque 300.000 dollars investis et perdus. Il raconte aujourd’hui comment tout cela aurait pu être évité.
Tout commence quand un ami, Alexandre, restaurateur à LA, encourage le couple Jouet à se lancer dans l’aventure. D’un naturel prudent, Olivier Jouet a pris son temps. Après 15 ans à la direction de fast-food dans la région parisienne, cet entrepreneur passionné de produits bretons emprunte le chemin de la formation en Bretagne et découvre notamment les rudiments des spécialités de sa région.
La mise en pratique à Paris est un succès : de la vente ambulante de produits bretons, il passe à six points de vente, puis ouvre le restaurant Paris Breizh. Mais le couple veut se rôder davantage avant le grand saut américain. Olivier Jouet se forme alors comme chef pendant trois ans à L’Elfe Assis dans la capitale, tandis que sa femme devient «barista», gravissant les échelons.
Pour partir à Los Angeles, ils savent que le Saint Graal viendra du visa investisseur E-2. «J’ai choisi une avocate franco-américaine basée aux US, réputée et avec un taux de réussite proche des 100%. Mais je pense que ce fut une erreur car elle avait énormément de clients. Il vaut mieux prendre un Américain, ils sont très compétents» , confesse-t-il. Le dossier traîne et Olivier Jouet attendra un an, au lieu de six mois, avant d’obtenir son visa, l’avocate mettant en avant des complications liées à l’élection de Donald Trump. «C’est l’un des problèmes majeurs qui fait que j’en suis là. Mon avocate aurait dû me conseiller de faire un «visa prioritaire», ça aurait été plus rapide.»
Pour montrer patte blanche à l’Ambassade, il lui faut un bail signé, «montrer à l’Etat américain que l’on prend des risques». Et il les prend, multipliant les Paris-Los Angeles pendant trois mois de recherches infructueuses. Juste après qu’une affaire à Old Pasadena lui échappe, il trouve son emplacement à Manhattan Beach : «un coup de cœur, avec vue sur la mer». «La précédente locataire, qui marchait bien, était en processus d’expulsion. Cela aurait dû me mettre la puce à l’oreille mais j’ai agi sous le coup de l’émotion» , plaide-t-il. Le loyer, de 10.000 dollars mensuels, effraie sa femme. Mais Olivier Jouet est confiant : «J’avais fait le calcul, et avec la saison d’été, ça marchait.»
L’erreur, selon lui, fut de ne pas faire appel à un agent commercial. «Il m’aurait dit que le loyer était surestimé. Et, il aurait vu qu’au bout de trois mois de retard de paiement, le bail pouvait être cassé». Sans compter qu’il n’a pas réussi à négocier d’attendre l’ouverture pour commencer à payer le loyer, de peur de passer à côté de cette occasion. Délesté d’une caution de 34.000 dollars, le Breton commence à débourser 10.000 dollars chaque mois dès octobre 2016.
Les choses s’enchaînent : les travaux débutent en septembre avec la création du bar, d’une cuisine ouverte et la conception d’une décoration soignée destinée à attirer une clientèle célèbre. Le chantier avance, mais le visa piétine toujours. C’est alors qu’un nouveau coup dur s’abat sur Olivier Jouet : alors qu’il vient de financer des travaux supplémentaires (13.000 dollars) pour décrocher le feu vert des autorités sanitaires, il découvre à la mairie que son chef de chantier – qui avait été recommandé par un cabinet d’architecte voisin- n’a jamais déposé le permis pour les travaux. Cette bavure ajoute un mois de délais.
«Ma trésorerie a été impactée par tous ces loyers dépensés (110.000 dollars au total) alors que le restaurant était fermé», résume Olivier Jouet, qui a dû se résoudre à dénicher de l’équipement de cuisine d’occasion, son budget pour ce poste ayant été divisé par deux.
Après l’obtention de toutes les autorisations, la date d’ouverture tombe : ce sera le 24 août 2017 (contre décembre 2016), au terme de la saison estivale. «Le restaurant était à l’image de ce que l’on voulait, une crêperie semi-gastro, se souvient-il, très ému. On a touché la magie du doigt.» Sa femme quitte son emploi en France et vend tout ce qui leur reste pour le rejoindre à Los Angeles et gérer la salle des P’tits Bretons.
«On a ouvert sur les chapeaux de roue, mais en voyant les choses en petit. On était en dessous de notre seuil de rentabilité», se souvient-il. Mais des problèmes de personnel vont donner le coup de grâce au projet d’Olivier Jouet. Aujourd’hui, il regrette d’avoir «trop» délégué à son chef, qui gérait les commandes des produits et dépensait sans compter. Selon l’ancien restaurateur, il a fait venir un ami au restaurant pour les «aider», pris ses aises avec le personnel. «J’ai appris au tribunal qu’il voulait reprendre le restaurant avec son ami. Devant le juge, il m’a reproché de ne pas l’avoir payé pendant les semaines de rodage, alors que nous avions un contrat moral. Il faut tout écrire», se désole Olivier Jouet, qui avait découvert que le chef buvait en cachette pendant les services. N’écoutant pas les conseils de sa femme, il a tenté de lui laisser une seconde chance. En vain.
En parallèle, les coups de pression du propriétaire, consécutifs aux retards de loyers, effraient Olivier Jouet, qui se fait prêter de l’argent par un ami. Cela ne suffit pas : en janvier, il est convoqué à la Cour de Long Beach. Après trois retards de loyers, le bail est cassé, et il reçoit un avis d’expulsion au 1er février. «Avec cette procédure, on ne récupère rien, même pas la caution.» Le dernier service des P’tits Bretons a lieu le 30 janvier, puis «le shérif est venu changer les serrures». «C’est un traumatisme», avoue celui qui a été largement soutenu par sa clientèle. «J’ai au moins gagné ça. En six mois, j’ai créé plus de liens avec eux qu’en trois ans à Paris.»
Olivier Jouet se reconstruit lentement après ce «cauchemar». En attendant de trouver un petit local dans la South Bay, il recherche du travail en salle. «Je ne suis pas prêt à retourner en cuisine».
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c’est lamentable comment les francais entre eux pour le fric peuvent se comporter moi je n’ai pas d’amis francais a L.A j’en ai passe assez des frimeurs qui viennent ici pour leur reve american et leur greed est terrible. C’est bien d’etre ambitieux c’est bien de vouloir poursuivre un reve americain mais je dirais a Olivier une chose importante. Ne jamais faire confiance a un francais qui travaille pour toi et meme dans certain cas vice versa. Olivier est un pure, il voulait faire une chose tres honnete a la francaise mais a L.A, ca marche plus comme ca, beaucoup oublie qu’ils ont une ame et trahissent par ego pour le fric et deviennent encore plus insecure que l’americain middle class. L.A c’est le business killing, si tu regardes pas dans ton dos, y aura toujours un pour te faire un proces ou meme ces autorites sanitaires qui ne sont pas aussi professionals qu’un plombier l’est, ils vont vous faire mijoter la paperasse Americaine c’est horrible dans le metier de la restauration ou alors il faut t’apeller Mc Do et tu peux monter en une seconde Chipotle. La restauration rapide est trop puissante, meme une clientele de star va pas sauver la chose. Ici moi je vivais dans West Hollywood, et tout les restaurants se cassent la gueule on refait on rouvre on depense des milliers de dollars et les gus de la gym vont au subway pour compenser leur kilo perdu, mon francais en a pris un coup, moi mon visa c’est une ca tastrophe, j’ai des idees je suis blanc comme neige mais si j’avais rencontre Olivier je lui aurais donner des bon conseils comme ce chef cuisinier qui a l’air d’une vrai P….te sorry mais la aussi quand on tape dans le dos d’une personne qui vous donnent sa confiance et que l’on trouve des excuses pour piquer le business a l’autre c’est degoutant…….N’abandonne pas Olivier la creperie c’est le meilleur business du restaurant Francais, tu as besoin de trouver un American de souche croit moi, quelqu’un qui aime la France pas pour lui piquer du business, si tu as des contacts alors tu dois trouver un investisseur qui adore la France et y voyager. Mais voit les choses en petits d’abord, pas la grande salle et les loyers trop cher. Si t’etait a cote des studio Warner Bross tu ferais un tabac, a culver city c’est fini, car bientot les studio sony ou paramount je me trompe la? ils demenagent et c’est plein de restaurateur beliqueux qui serait capable de t’envoyer les sanitaires pour te plomber le business…..je sais ca semble negatif mais je suis pas co…. et je sais bien observer. bonne chance et desole pour ton experience. Je vis A L>A bonne chance si tu lis ce message.
Comme me disait mon feu pere: un contrat moral vaut le papier sur laquelle il est ecrit.
(j’espere que je l’ai bien traduit…)
Un contrat moral ?? oh la bonne blague ! Cet article est un excellent résumé de tout de qu’il ne faut pas faire ici ! Courage !
L’Amerique d’aujourd’hui est devenue le plus grand Casino du monde . Un coup l’on gagne , un coup l’on perd. J’en connais un rayon la-dessus, je suis artisan d’art établi ( a l’aventure depuis 1992 ) dans la côte Est et malgré toute la pub que j’ai balancé dans les journaux français d’ Amérique j’ai du mal à joindre les bouts . C’est bien simple, de nos jours il ne s’agit plus de combien on en sait mais QUI on connaît. Sur ce , grosses bises à tous les français qui viennent tenter leur chance au pays de la niaiserie et de la bouffe aux hormones…bonne chance !
Milodiou occitan de NC
J’habite aux USA depuis 50 ans arrive a 22 ans et travaille a mon compte deux ans après mon arrivée. Et je suis pres d’Olivier a San Francisco et ensuite au Nord de San Francisco, pour les niaiseries ou la bouffe aux hormones, peut être chez vous mais pas ici. Olivier a travaille avec des incapables, malchance certainement mais pas la faute du pays. Olivier ne pas désespérer juste apprendre de ses fautes et comme vous les avez deja reconnuent vous réussirez. Bonne chaque.
Justement j’etais en train de cogiter la Californie en particulier Hollywood comme on me l’a conseillé maintes fois. Déjà reçu plusieurs awards nationaux pour mes travaux d’art du second œuvre de haut de gamme j’ai commencé à rechercher des sponsors orientés sur l’expertise uniquement. Rien à voir avec la concurrence du marché traditionnel ou l’on juge les gens par leurs apparences et non sur les Resultats. Mon profil est toujours dans French Morning avec mon nom apposé sur l’encart “Artisan de la Tradition “ 2015. À bientôt peut-être sur la baie des anges . Milodiou occitan de NC
eeeeuuuuuhhhh!!! c’est ce qui est dit dans le titre Monsieur. et je trouve très courageux (et pas lâche comme viotre commentaire….) de s’exposer, avec son vrai nom!- dan sun article de presse comme celui-ci. de faire de son échec une transmission. de partager avec les autres ce qu’il ne faut pas faire. merci monsieur le donneur de leçons ….. a posteriori…. de votre ordinateur.
Je crains que vous ne vous trompiez de personne pour déverser votre bile ! Pour reprendre, rien dans le titre de l’article n’indique qu’il s’agit d’une expérience négative (vous remarquerez que je n’emploie pas à dessein le mot “échec” contrairement à vous qui avez qualifié son expérience d’échec et c’est ce qui nous différencie). En quoi mon post est-il lâche ??, Serait-ce par l’utilisation d’un pseudo ? OMG ! Mais alors nous sommes des millions de lâches sur les réseaux sociaux et dont vous faites partie parce que le votre de pseudo n’est pas plus explicite, mais êtes vous certain qu’il s’agisse de sa véritable identité, peut être même s’agit-il d’une photo d’illustration? Encourager à transmettre une expérience, même négative pourquoi pas, mais vous auriez été plus avisé de nous faire partager sur les bonnes pratiques qu’il nous faut au contraire mettre en oeuvre ici ! Encore faudrait-il que vous les connaissiez. Que faites vous donc de bien différent que de vous essayer à en donner vous des leçons ?…Quant à le faire de mon ordinateur, j’ai bien essayé de mon lave-linge et je vous assure que je n’y suis point arrivé, si vous aviez une solution ?
chers petits Bretons c’était tres bon Merci .Regardez donc du coté de PORTS o’ Call
a San Pedro …Ils sont en train de tout rénover :donc vous avez plein de temps pour tout vérifier ! bonne chance
En tant que Breton, je suis venu dîner au “P’tits Breton”s en déc ! Les plats étaient excellents ( moules farcies, St jacques à la bretonne) et le service courtois et chaleureux (la salle etait bondée) malheureusement en Californie les propriétaires commerciaux sont des requins sans états d’âme !
Good luck for the future ! I will come back