“Trois heures de vomi, de fellation et de menstruation” . C’est ainsi que la revue britannique The Spectactor a décrit Phaedra(s) quand Isabelle Huppert est venue jouer la pièce à Londres en juin. La légende du cinéma français la présentera à la Brooklyn Academy of Music (BAM) du 13 au 18 septembre.
Dans cette oeuvre décapante mise en scène par le Polonais Krzysztof Warlikowski, l’actrice interprète plusieurs visages de la reine Phèdre, personnage central de la tragédie de Jean Racine. Epouse de Thésée, roi d’Athènes, elle tombe amoureuse de son beau-fils Hippolyte. Face à son rejet, elle l’accuse de viol et se donne la mort. La pièce version Warlikowski, jouée en français avec sous-titrage anglais, est un montage de textes signés par trois auteurs: la britannique Sarah Kane (L’Amour de Phèdre), le Libano-Canadien Wajdi Mouawad et le romancier sud-africain J. M. Coetzee.
Jouée au théâtre de l’Odéon en mai, cette pièce crue, violente, n’a pas laissé la critique indifférente. Sur scène, gifles, coups, sexe et effusions de sang se succèdent dans un décor de carreaux, de miroirs et d’autres éléments qui évoquent des thermes romains. Télérama a décrit l’actrice comme “radieuse” et la pièce “incompréhensible” et “prétentieu(se)” . Pour Le Monde, Isabelle Huppert joue une “Phèdre d’aujourd’hui, plurielle et unique” .
Pour la star aux cinq Molière, c’est une manière de rappeler qu’elle sait aussi bien jouer sur scène que devant la caméra. On la retrouvera bientôt sur grand écran, dans le dernier film de Michael Haneke “Happy End”, qui doit sortir en 2017.