C’est un cri d’amour qu’a lancé Isabelle Huppert à son Pygmalion Robert Wilson. « Je veux dire à tout le monde combien j’apprécie d’être vue par vous, mise en scène par vous et aimée par vous », a-t-elle déclaré lundi au gala du FIAF (French Institute Alliance Francaise) à l’hôtel Plaza où elle lui remettait le Trophée des Arts.
Isabelle Huppert est à New York où elle joue dans la production de Robert Wilson Quartett au BAM jusqu’au 14 Novembre, une pièce d’Heiner Müller inspirée des Liaisons Dangereuses de Laclos. En référence à Quartett et aux Fables de la Fontaine, une production de 2004 à la Comédie Française, elle explique : « Bob explore la limite entre l’animalité et la vie humaine ». Un clin d’œil aussi à Isabella Rossellini, une autre muse de Robert Wilson présente parmis les 450 invités du gala : l’actrice a elle-même exploré cette limite dans Green Porno, une série de courts-métrages qu’elle a réalisée en 2008 et où elle mime les rites de reproduction des insectes.
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Robert Wilson a lui dit tout son amour pour la France. Pour la première parisienne de Deafman Glance en 1971, il quitta la salle 30 minutes avant la fin, craignant la réaction de la cabale quant à cet opéra muet de plus de quatre heures. «Les Français sont très verbaux », pensait-il. Il fut abassourdi quand, de retour à sa chambre d’hôtel, on lui dit de revenir au théâtre où le public lui faisait une standing ovation. «Les Français ont donné un foyer à Stravinsky, Picasso, Peter Brook, moi et d’autres », a-t-il déclaré dans un discours louant la politique culturelle de la France.
Le Pilier d’Or est quant à lui allé à Bernard Poussot, PDG de la société bio-médicale Wyeth. Il est l’architecte d’une méga-fusion avec les laboratoires Pfizer pour un montant de 68 milliards de dollars.
La crise était une autre invitée du gala : la levée de fonds a atteint $680 000, un chiffre en baisse d’environ 7% par rapport à 2008. Mais la directrice du FIAF Marie-Monique Steckel se réjouit d’être parvenue à une marge nette équivalente, qu’elle attribue aux bons résultats des enchères (la semaine à Saint Barth est partie pour $20 000) et à une très bonne gestion des dépenses : des fleurs moins luxueuses, un programme moins épais. Elle conclut : “Les petits ruisseaux font les grandes rivières”.
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