Il y a des applications pour tout. Alors n’y en aurait-il pas pour apprendre à piloter un avion ? C’est le concept d’Infinite Flight, l’app de la Française Laura Laban. “J’ai toujours adoré voler, j’ai une licence et j’ai aussi un petit avion. Développer ce concept, c’était un vrai plaisir“, confie la jeune femme.
L’aventure commence en 2004. Alors étudiante à Epitech Paris, elle développe son joujou après les cours, comme un passe-temps. Une fois diplômée, elle quitte la France. Direction les Etats-Unis et la Silicon Valley où elle est embauchée chez Nvidia, spécialiste de l’intelligence artificielle. Mais son idée de simulateur de vol est toujours présente dans un coin de sa tête. Et c’est finalement en 2009 qu’elle décide de se lancer et convainc un de ses camarades de promo de la rejoindre dans l’aventure. “J’ai quitté mon job trois mois avant la sortie de notre appli. C’était un saut dans le vide“, se souvient Laura Laban.
Un saut dans le vide avec un atterrissage parfait: en mars 2012, l’appli Infinite Flight sort en version IOS, et un an plus tard en version Android. Et le succès est au rendez-vous. L’appli est saluée par tous les amateurs du genre: graphisme impeccable, fonctionnalités variées, grand choix d’avions. Les abonnements se multiplient. L’app compte plusieurs “centaines de milliers” d’utilisateurs.
Le principe: le client choisit son avion, sa compagnie, sa destination et son plan de vol et gère tout, comme s’il était pilote de ligne: le décollage, les vents, la consommation de carburant, l’atterrissage. Il y a même une communauté de contrôleurs aériens qui communiquent avec les avions et donnent les autorisations d’atterrir, le tout avec beaucoup de sérieux. “Il y a deux ans, on a proposé un serveur spécial pour les contrôleurs, et ils ont établi un processus de recrutement avec un test écrit notamment. Ils ont mis ça en place tous seuls!“.
Le développement d’Infinite Flight a été tel qu’il a fallu embaucher une personne pour le support technique et deux “community managers” pour gérer les utilisateurs et les réseaux sociaux.
Grâce à l’achat d’images satellite, Infinite Flight propose les paysages tels qu’ils sont dans la réalité. “Quand j’ai du bouger mon avion de Californie à New York, j’ai d’abord fait le vol avec l’application et ça m’a beaucoup aidé à anticiper certaines étapes du parcours“, avoue la chef d’entreprise. D’abord utilisateurs uniques sur une zone bien précise, les abonnés naviguent maintenant en réseau et peuvent interagir. “Ils ont accès à quasiment l’ensemble de la planète“.
Parmi les utilisateurs, certains pilotes de ligne professionnels s’entraînent en vol quand l’avion qu’ils commandent est en pilote automatique. Si des pilotes sont clients, la communauté est nombreuse et très diversifiée (bien que très masculine), allant d’un chef d’orchestre à Moscou à un présentateur météo au Texas, en passant par Buzz Aldrin. “On a aussi eu un pêcheur de langoustes aux Bahamas qui a passé sa licence et est devenu pilote privé“, s’amuse Laura Laban.
Pour se développer Laura Laban et son co-fondateur n’ont jamais levé de fonds, par souci de rester seuls pilotes à bord. “On s’éclate tous les jours et je n’ai pas envie que ça change, explique-t-elle. Un simulateur de vol, c’est à la fois des maths, de la physique, du graphisme et tous les concepts informatiques. Ça me passionne, c’est comme un rêve, je ne pourrai rien faire d’autre“. Prochain challenge: incorporer dans le programme les nuages et les immeubles pour rendre l’expérience encore plus réelle.
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Dommage que le site ne montre RIEN. On aurait voulu voir des images en action. C’est comme si on avait voulu que le curieux paye pour voir, ce qui permettrait de de considérer comme client alors qu’il n’y touchera plus jamais.