Soupe carotte-orange, gâteau de légumes, brochettes de poulet mariné, tarte à la tomate, bun au saumon fumé, cake à la banane… Voilà de quoi changer des chips, nuggets ou frites qui s’invitent souvent à la table du déjeuner des petits Américains.
Pour proposer une alternative à la cantine ou à la lunch box répétitive et « faite à la va-vite », Stéphanie Rubin et Ingrid Calvo ont lancé en mai 2013 In’Box, un service de repas pour enfants livrés à domicile ou devant les écoles. « L’idée, c’est de proposer des menus variés et équilibrés, avec entrée, plat, laitage et fruit », raconte Ingrid Calvo. Tout peut se manger froid. Le tarif est de 9,90 dollars par lunch box – un peu moins si la personne prend un abonnement. Une taille ado/adulte existe également pour deux dollars de plus, de même que des versions pour les sportifs et sans gluten.
Ingrid Calvo et Stéphanie Rubin, 37 et 39 ans, se sont connues sur les bancs de l’université Dauphine, à Paris. L’une a travaillé dans le marketing chez l’Oréal, l’autre dans finance. Si Stéphanie vit à New York depuis 13 ans, Ingrid s’est installée à Manhattan il y a deux ans. “On a créé In’Box pour répondre à un vrai besoin. Les repas des cantines sont catastrophiques, et préparer des lunch box tous les jours devient vite l’enfer. Personne n’a envie de couper des blancs de poulet à 7 heures du matin”, lance Ingrid, qui a deux enfants de 8 et 10 ans.
Les deux femmes, qui ont reçu l’appui d’un business angel pour démarrer, disposent d’une cuisine midtown, d’une armée de livreurs, et goutent tous les jours les plats préparés par leur cuisinier, formé par le French Culinary Institute. « Depuis mai, nous avons vendu environ 2.000 repas, avec une clientèle régulière de 200 familles dans Manhattan. Nos clients sont principalement Upper East Side – à PS 6 et au Lycée Français – , dans le West Village et Chelsea », indique Ingrid Calvo. Et sil elles ne peuvent pas encore s’octroyer un véritable salaire, les deux fondatrices espèrent pourvoir le faire en 2014, en étendant leur activité.
Pour cela, il faudrait que le bouche à oreille fonctionne. L’essor du bio, de la culture “foodie” et l’image positive du déjeuner à la française, tel qu’il a été vanté dans un ouvrage de Karen Le Billon, devrait les aider. “Ce n’est pas dans les habitudes des Américains de prendre des repas du midi complets et séquencés. Ici, c’est la culture du snack. Mais beaucoup de parents sont ouverts au changement”, remarque Stéphanie Rubin. “Il faut que notre produit rentre dans les moeurs”, conclut-elle. Mais les choses peuvent aller vite. Certaines familles, tellement conquises, leur commandent même des lunch box… le week end ou pour le diner !