“Take a deep breath” (“Inspirez profondément”) : cette phrase est un mantra à Los Angeles, où les studios de yoga et centres de relaxation pullulent. Un Français a décidé de s’immiscer dans ce marché en pariant sur la méditation.
Sur La Brea Avenue, dans son ancien atelier de créateur, Igal Benhamou a conçu BoL Meditation, “un sanctuaire moderne” pour se ressourcer. “BoL est l’acronyme de Believe or Leave, car on est maître de nos décisions”, raconte l’homme de 47 ans, véritable sosie de Sebastien Tellier, qui a ressenti le besoin, un matin, de prendre une pause dans sa vie. “Avec la méditation, on vit le moment présent, on ne se laisse plus accaparer par les tracas du quotidien.”
C’est dans cet esprit de déconnexion que le Français a pensé ce “temple”, qu’il a choisi de peindre les murs dans un bleu-noir profond, rehaussé par une représentation du cosmos, et contrastant avec le sol recouvert de tapis orientaux. Plus qu’une décoration, il a aussi imaginé un rituel qu’il considère comme unique : 45 minutes guidées par un instructeur où odeurs, sons vibratoires, respiration, grands “om” et silence se mélangent.
Avant d’en arriver là, Igal Benhamou évoluait dans le design. Il a notamment créé la marque de vêtements pour femmes “Yesterday Never Dies” dans les années 90 et a eu l’idée d’un sac lumineux dédié aux enfants pour Skechers (à l’instar des baskets qui s’allument). Son expatriation aux Etats-Unis, il y a 10 ans, a été guidée par son envie d’aventure et d’offrir à ses enfants un sentiment de liberté. “J’ai envoyé toutes mes affaires en Californie sans être sûr d’obtenir un visa.”
Après une période apathique – et un projet d’importation de cosmétiques français avorté -, “une petite voix” l’a poussé à se lancer dans la méditation. “Il y a des forces particulières qui régissent tout, je ne crois pas au hasard”.
Pour lui, “la méditation, c’est le nouveau yoga”. Elle procure nombre de bienfaits, tels que la réduction de l’anxiété, l’aide au sommeil, le renforcement du système immunitaire, le ralentissement du vieillissement. “J’ai une vision ultime : monter une franchise comme Lululemon avec le yoga. Je veux démocratiser le concept, en faire des produits dérivés”, affirme-t-il. Celui qui se voit comme le directeur artistique de ce projet, “le Yves Saint-Laurent de la méditation”, ambitionne de démarrer par des centres à Manhattan Beach, Hollywood, puis dans les hôtels de la ville, avant de s’attaquer au reste du pays.