“Chaque fois que je commence un film, j’appréhende, c’est toujours risqué“. La dernière prise de risque de Charles Nemes (“La Tour Montparnasse Infernale”, “Le Séminaire”) s’appelle « Hôtel Normandy », une comédie romantique qui sort aux Etats-Unis.
“Hôtel Normandy” est l’histoire d’Alice Lecorre (jouée par Helena Noguerra), envoyée à Deauville par ses deux amies à l’occasion de son anniversaire. Les amies en question y envoient également David Carlotti (Cédric Ben Abdallah), gigolo impudent chargé de la séduire. Ce dernier, malade, envoie son frère, le maladroit Yvan Carlotti (Ary Arbittan). Mais le plan tombe à l’eau quand la belle est séduite par un autre homme, Jacques Delboise (Eric Elmosnino), galeriste naïf, lors d’une rencontre fortuite.
Le pari est d’autant plus risqué pour Charles Nemes que le genre de la comédie romantique a été vu et revu, et que c’est la première fois qu’il s’y frotte. Quand on demande au réalisateur comment il s’y est pris pour apporter son grain, il répond que “la clé est de mélanger rigueur et abandon“. Mais le résultat peine à convaincre, à la différence de films similaires comme l’ « Arnacoeur » et « Amour et Turbulences ».
Le film tire en effet toutes les cordes du genre : les hommes “macho” voire “looser”, jalousie, susceptibilité, vannes faciles et les allusions sexuelles. Le film suit un schéma très sitcom, à grands renforts de quiproquos et de gags très écrits. “Désormais, lorsqu’on fait une comédie, on ne peut pas oublier l’héritage de séries telles que Friends par exemple“, raconte Charles Nemes, qui fut réalisateur pour la télévision (« H », « Maigret »). La différence : les dialogues d'”Hôtel Normandy” lassent vite. Un sentiment qui culmine avec une scène archi-attendue dans laquelle les frères Carlotti se briefent sur la façon de charmer une femme.
Les dialogues ne doivent pas faire oublier le casting, original et réussi – le couple Elmosino-Noguerra fonctionne bien. Suffisant pour convaincre ?