Il y a tout juste un demi-siècle, Jean-Pierre Melville, Grumbach de son vrai nom, nous quittait. Décédé prématurément à l’âge de 55 ans, ce réalisateur et scénariste français, l’un des maîtres du film noir, a laissé à la postérité près d’une quinzaine d’œuvres. À l’occasion des cinquante ans de sa disparition, le Coral Gables Art Cinema organise du vendredi 13 au dimanche 15 octobre, en partenariat avec l’Alliance Française Miami Metro, une rétrospective de sept de ses films.
Les cinéphiles pourront ainsi (re)voir son avant-dernier long-métrage réalisé en 1970, « Le Cercle Rouge » (samedi 14 octobre) avec son casting cinq étoiles, dans lequel Alain Delon et Yves Montand, épaulés par l’acteur italien Gian Maria Volonté, fomentent le casse du siècle dans une bijouterie à Paris. Mais c’était sans compter sur la détermination d’un certain Bourvil, qui, dans un rôle à contre-emploi, finit par leur tendre un piège.
Il est également question de braquage, celui du casino de Deauville cette fois-ci, dans « Bob le flambeur » (dimanche 15 octobre), sorti en salle au milieu du XXe siècle, dans lequel de grandes stars de l’époque comme Roger Duchesne, Isabelle Corey et Daniel Cauchy se partagent l’affiche.
Le monstre sacré du cinéma tricolore, Jean-Paul Belmondo incarne quant à lui un homme d’Église, qui, durant l’Occupation allemande, donne l’asile à une veuve (Emmanuelle Riva) fuyant les nazis dans « Léon Morin, prêtre » (dimanche 15 octobre). Il s’agit de l’adaptation cinématographique du roman éponyme de l’écrivaine française d’origine belge Béatrix Beck, lauréate du prix Goncourt en 1952.
Les heures sombres de la Seconde Guerre mondiale servent également de toile de fond à son chef-d’œuvre « L’Armée des ombres » (dimanche 15 octobre) avec Lino Ventura, Jean-Pierre Cassel, Paul Meurisse et Simone Signoret, qui met en lumière le courage des résistants, ainsi qu’au long-métrage « Le Silence de la mer » (samedi 14 octobre), tous deux adaptés respectivement du roman du même nom de Joseph Kessel et de la nouvelle éponyme de Vercors, qui avait été publiée clandestinement aux Éditions de Minuit en février 1942. Inspirée de faits réels, cette dernière relate le quotidien d’une famille française contrainte d’héberger chez elle un officier allemand.
Jean-Pierre Melville a par ailleurs porté à l’écran le roman « Le Deuxième Souffle » de l’auteur franco-suisse José Giovanni (vendredi 13 octobre), dans lequel Lino Ventura donne là encore la réplique à Paul Meurisse. Tourné au milieu des années 1960, ce polar n’est autre que l’ultime film en noir et blanc du cinéaste.
Dans cette programmation s’ajoute « 24 heures de la vie d’un clown » (samedi 14 octobre), l’unique court-métrage de Jean-Pierre Melville, qui suit les pas d’un artiste de cirque, ainsi que le documentaire « Sous le nom de Melville » (samedi 14 octobre), signé par le réalisateur marseillais Olivier Bohler, qui retrace le parcours de ce cinéaste, l’un des plus grands du XXe siècle.