De passage à New York, Richard Prasquier a tenu à “mettre les points sur les i“. A la suite de la polémique suscitée la semaine dernière dans une tribune dans le journal Haaretz dans laquelle il a affirmé que les sentiments de François Hollande vis-à-vis d’Israël « n’ont pas été vraiment mis en lumière, et sa position vis-à-vis de la menace iranienne reste à tester », le Président du CRIF (Conseil représentatif des institutions juives de France) a tenu à préciser sa position. “J’ai dit que les juifs ne doivent pas voter pour Marine Le Pen et que François Hollande comme Nicolas Sarkozy sont tous les deux des amis d’Israël“, a-t-il martelé lors d’une conférence de presse.
Richard Prasquier est aux Etats-Unis jusqu’au 4 mai pour s’entretenir avec différents leaders de la communauté juive américaine, dont les représentants de la Conference of Presidents of Major American Jewish Organizations et l’American Jewish Committee, deux associations juives basées à New York. En attendant de rencontrer à Washington les sponsors d’un projet de loi visant à poursuivre en justice la SNCF sur son rôle dans la déportation des juifs pendant la Seconde guerre mondiale, il participait mardi à une conférence au Consulat de France à New York au cours de laquelle il est revenu sur les défis auxquels fait face la communauté juive de France aujourd’hui. La conférence était animée par Malcolm Hoenlein, de la Conference of Presidents of Major American Jewish Organizations.
Interrogé, lors d’une conférence de presse en marge de l’événement, sur l’utilisation par Nicolas Sarkozy des thèmes du Front national durant l’entre deux tours, le président du CRIF a répondu en prônant un contrôle plus strict de l’immigration en France. “Les électeurs français ont exprimé certaines peurs, l’immigration non régulée est devenue un problème incontrôlable et il faut y remédier“.
Inquiétudes sur l’antisémitisme en France
Le président du CRIF a réitéré ses inquiétudes sur le score de l’extrême gauche en France et le poids que ces partis “antisionistes et antisémites” pourraient avoir dans un gouvernement Hollande. “Au final, en France, c’est le président qui gouverne“, a tenu à rassurer Richard Prasquier, “mais si ils (les partis d’extrême gauche) font partie d’une coalition (au sein d’un possible gouvernement Hollande), on aura droit à des manifestations et à des appels au boycott (des produits israéliens, ndlr)“, a-t-il souligné, “Il va falloir se battre“.
Lors de la conférence, devant un parterre de 150 personnes, M. Hoenlein a déclenché les applaudissements de la salle en appelant à la mobilisation face à la montée de l’antisémitisme en France et en Europe : “Nous devons tirer les leçons de l’histoire et cesser de courber l’échine. Nous devons nous battre ».
« Je suis très inquiète pour ma famille qui vit en France, confie Yael Shapiro, une Israélienne installée à New York, venue assister à la discussion. On m’a dit que c’était très dangereux pour les juifs là-bas ».