Mélanie a hésité longtemps avant de venir à la réception organisée à l’ambassade de France à Washington. Avec une telle foule réunie autour de Hollande, elle n’a pas pu s’empêcher de penser que le rassemblement pourrait être une cible facile pour les terroristes de l’organisation Etat islamique.
« Mon petit frère était au Stade de France le jour des attaques, il s’est fait marcher dessus. La France a été ciblée et maintenant on entend des rumeurs sur les Etats-Unis. Je suis venue ici écouter François Hollande pour avoir des réponses à nos questions. Je m’inquiète vraiment », témoigne cette habitante du Maryland, un petit drapeau bleu-blanc-rouge à la main, en attendant l’arrivée du président français.
Mesures de sécurité autour de l’ambassade
Par mesure de sécurité, les invités ont dû passer les portiques installés à l’entrée de l’ambassade plus d’une heure avant l’arrivée du président. Depuis les attaques de Paris, deux véhicules stationnent en permanence devant l’ambassade de France à Washington. Mardi, pour la venue express du chef de l’Etat, ce dispositif a été encore renforcé avec des policiers américains et un déploiement important des services secrets.
Mais à la tribune, François Hollande a voulu avant tout être rassurant. Il s’est même laissé aller à une plaisanterie sur les Américains qui ont repris la Marseillaise avec « une compréhension tout à fait… particulière de notre hymne national ». Mais « c’était beau, c’était grand, tous ces gens qui voulaient être Français, qui voulaient défendre l’esprit de la France », a-t-il insisté.
« Les sites français aux Etats-Unis ont été sécurisés autant que possible »
Longuement applaudi avant et surtout après son discours, le président français n’a pas éludé les menaces d’attentats encore présentes. Mais il a refusé de se montrer alarmiste : « Nous avons pris des mesures en France pour protéger nos concitoyens, c’est-à-dire vos familles, vos proches, à Paris et dans tout le pays ». Et d’ajouter : « Je sais aussi que vous êtes attentifs à votre propre sécurité ici. Les sites qui sont ceux de la France, grâce aux autorités américaines, grâce aussi à nos propres initiatives, ont été sécurisés autant que possible ».
Pour François Hollande, la vie doit désormais reprendre ses droits, en France comme aux Etats-Unis. « Il faut que ceux qui sont fonctionnaires puissent travailler pour l’Etat, que ceux qui sont responsables d’entreprises puissent continuer à porter l’excellence de nos produits, que ceux qui sont enseignants ou qui sont les diffuseurs de la culture et de la langue françaises puissent continuer aussi à le faire en toute sérénité », a-t-il énuméré.
Et le chef de l’Etat d’adresser directement un message aux membres de la communauté française aux Etats-Unis : « c’est votre tâche de continuer à vivre, de porter la vie comme une espérance. Nous le devons aux morts, à ceux qui riaient jusqu’au moment où ils ont été fauchés ». A tous, François Hollande a aussi demandé de s’associer à l’hommage national qui sera rendu vendredi aux 130 victimes des attaques de Paris.
Ce message combatif, c’est celui qu’attendait Lionel. « C’était une bonne idée pour François Hollande de venir ici et de demander l’aide des Etats-Unis », assure ce trentenaire venu du Maryland.
Pour Marianne, plus que jamais « fière de son prénom », le président français se trompe cependant de voie quand il refuse de faire l’amalgame entre réfugiés syriens et terrorisme. « On ne parle pas des vrais problèmes, du terrorisme, de l’islamisme radical. On va droit à une catastrophe », assure cette sexagénaire. Pour essayer de se protéger, cette habitante de Virginie ne fréquente les centres commerciaux que le matin et les cinémas dans la journée.
Sylvain, lui, s’apprête à recevoir dans quelques heures à Washington sa famille venue de France pour des vacances. Depuis les attaques, cet employé de la NASA regarde en permanence les informations à la télévision mais il l’assure, il ne changera pas son programme de visites. Ce sera d’abord les monuments du Mall à Washington puis une escapade à New York. Parce qu’après le temps du deuil et de l’hommage, explique-t-il, est venu le temps de « l’action ».
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Rien à faire de cet incompétent.