En fondant la Holberton School à San Francisco en 2016, Sylvain Kalache et Julien Barbier avaient un objectif clair : former des dizaines de milliers d’étudiants et devenir la plus grande école d’ingénieurs informatiques des États-Unis.
Après avoir levé 8,2 millions de dollars pour agrandir leur campus en avril dernier, les deux co-fondateurs français s’approchent du but en partant à la conquête de l’est, et plus précisément de New Haven dans le Connecticut.
« Aujourd’hui, on a des étudiants dans toutes les meilleures entreprises de la Silicon Valley, de start-ups de deux personnes jusqu’à Tesla, Apple, Facebook, Google ou la Nasa », assure Sylvain Kalache. « Nos étudiants trouvent du travail, le feedback des managers est super positif. On s’est dit qu’on était prêts à s’étendre. »
Pourquoi avoir boudé New York ou Boston et misé sur le Connecticut ? « C’est un Etat qui est historiquement connu pour l’innovation », commente cet ancien ingénieur de LinkedIn. Pour profiter de l’attractivité de la région, les co-fondateurs de la Holberton School se sont associés à David Salinas, serial-entrepreneur à l’origine de District New Haven, un nouveau campus numérique.
« Il y a énormément d’entreprises à succès, qui ne sont pas forcément dans la “tech” comme dans la Silicon Valley mais qui font la transition vers le digital. Pour ça, elles ont bien entendu besoin de talents. Il y a donc une très forte demande », observe Sylvain Kalache.
Autre argument de taille pour les étudiants de la Holberton School, qui ne commencent à payer la formation qu’après avoir trouvé leur premier emploi (à raison de 17% de leur salaire pendant trois ans) : le coût de la vie est bien plus abordable dans le Connecticut, relève le jeune entrepreneur.
« On a énormément d’étudiants qui passent le processus de sélection mais qui ne peuvent malheureusement pas venir à cause du coût trop excessif de la ville de San Francisco », déplore Sylvain Kalache, avant d’ajouter que « le coût de la vie à New Haven représente un tiers de celui de San Francisco ».
Le nouveau campus, déjà ouvert aux candidatures, accueillera une première salve de 30 étudiants en janvier 2019 et recevra trois promotions par an, en janvier, en juin et en septembre, précise Sylvain Kalache. « On cible le même modèle de croissance qu’à San Francisco », précise-t-il, avant de souligner que le campus californien peut aujourd’hui accueillir jusqu’à 500 élèves par an.
Les créateurs de la Holberton School ne comptent pas s’arrêter là. « On veut avoir jusqu’à 1.000 étudiants par an d’ici quelques années, ce qui nous permettrait de doubler le nombre d’ingénieurs informatiques qui sont formés dans l’Etat du Connecticut ».