Un an après son ouverture, Holberton s’apprête à accueillir au printemps prochain sa 4e promotion. Face à ce succès, et pour pouvoir continuer à accepter des étudiants, les deux Français à l’origine de l’école viennent de lever 2,8 millions de dollars auprès de Daphni, Reach Capital et Jerry Murdock, co-Fondateur d’Insight Venture.
Les fonds seront utilisés pour accueillir plus d’étudiants (30 en 2016, 100 en 2017) et pour élargir la communication, notamment auprès des minorités non-représentées dans le milieu de la tech.
“La première promo est sortie et les résultats sont très encourageants, se félicite Sylvain Kalache, un des co-fondateurs de l’école qui forme des ingénieurs software. Certains de nos étudiants ont tout de suite trouvé un job à la sortie de la formation, notamment chez Vente Privée, Scality, Dropbox, Docker, Apple ou encore la Nasa. Les employeurs sont très contents de la formation et nous demandent d’autres recrues“.
L’école Holberton fonctionne selon le principe de l’éducation progressive, basée sur l’apprentissage plutôt que sur la connaissance universitaire. “L’idée est de former des étudiants opérationnels dès la sortie de l’école, explique Sylvain Kalache. Ils doivent connaître de bout en bout le système informatique et doivent être capables de collaborer car c’est le travail en équipe qui fait qu’une entreprise réussit“.
Au programme: pas de cours magistraux en amphi, mais de la pratique et des visites de mentors qui travaillent dans l’industrie et qui peuvent guider les étudiants. “Les universités font un très bon travail pour former des chercheurs mais elles restent trop théoriques, et ne sont plus adaptées à ce que demande l’industrie“.
Les inscriptions sont ouvertes pour la rentrée de mai et les critères de sélection raviront les non geeks: motivation, capacité à collaborer et talent (pas forcément lié à l’informatique). Tout le processus se fait via un formulaire et des épreuves sur ordinateur. “L’idée, c’est de supprimer le préjugé humain qui intervient forcément dans une sélection. Grâce à ce système, on reste objectif“, explique Sylvain Kalache, qui insiste sur la diversité d’âge, de sexe, de couleur de peau et d’origine sociale des étudiants admis. Et pour garantir cette diversité, la scolarité n’est pas payante, même si les diplômés qui trouveront du travail devront donner 17 % de leur salaire pendant trois ans. “Le succès de notre formation s’aligne sur le succès des étudiants et ça nous pousse à bien faire“.