Payman Nejati et Cédric Auger, qui habitent tous les deux à San Francisco, ne sont pas des cuisiniers d’exception. Leur style de recettes, ce ne sont pas celles qui nécessitent 15 ingrédients, mais plutôt celles qu’ils peuvent réaliser avec ce qu’ils ont dans leurs placards, en improvisant. Mais parfois, ils manquent un peu d’inspiration.
Voilà la problématique à l’origine de Handpick, leur app’ de recettes que l’on peut découvrir à partir des ingrédients disponibles chez soi. La dernière version de Handpick est disponible sur Iphone depuis février 2015, et sur Android depuis avril.
Concrètement, on entre les quelques ingrédients que l’on a dans son frigo, et l’app’ (qu’on a trouvée agréable à utiliser, épurée et intuitive, avec de grandes photos) propose une série de recettes, suggère des aliments qui se marient bien entre eux. On peut aussi effectuer une recherche par type de plats, thématique… L’application, gratuite, n’a pas de contenu propre. “On agrège le contenu de 300 blogs ou sites, soit environ 250.000 recettes”, explique Payman Nejati, le fondateur belge de Handpick.
L’originalité de Handpick est d’intégrer dans son app’ les posts de plats figurant sur les réseaux sociaux, en particulier Instagram (uniquement ceux qui sont assortis de la liste des ingrédients). “On pense que la vraie richesse n’est pas tant dans les sites de recettes que dans les photos que les gens postent. C’est pour cela qu’on a investi nos efforts technologiques dans la reconnaissance visuelle de la nourriture”, nous dit Cédric Auder, le Français qui est responsable des partenariats pour Handpick, et qui travaillait avant dans le consulting à San Francisco.
Depuis le lancement de l’idée fin 2013, Handpick a levé trois millions de dollars auprès d’investisseurs et de fonds, et emploie 28 personnes, réparties entre San Francisco, Manille et Shanghai. Au départ, Handpick a d’ailleurs été créé en Chine. Payman Nejati y a vécu plusieurs années, où il travaillait pour le compte de marques alimentaires européennes ou américaines souhaitant s’implanter dans ce pays.
Pour l’instant, l’objectif est de rassembler une communauté d’utilisateurs – Handpick en revendique 230. 000. Ensuite, une fois la base formée, les deux partenaires ont plusieurs idées de sources de revenus. L’e-commerce évidemment: permettre acheter les ingrédients manquants sur des plateformes type Instacart ou Amazon Fresh. “On pourrait aussi faire entrer certains produits de marques dans la liste des ingrédients”, relève Cédric Auger.
Handpick pourrait aussi vendre des données issues de l’app’ à des entreprises agro-alimentaires, qui pourraient ainsi décrypter les comportements des consommateurs. “Mais on ne veut pas rentrer dans le business de la livraison. On veut vraiment aider les gens à faire des choix, à savoir ce qu’ils vont manger, et acheter. On veut être au monde de la nourriture ce que Kayak est aux compagnies aériennes”, poursuit Payman Nejati.
Et pour que Handpick séduise encore plus, Payman Nejati a trouvé un autre idée, très dans le vent : il “vend” son app’ comme l’une des solutions au problème du gaspillage alimentaire. Handpick permettrait de donner de nouvelles idées de recettes, permettant de ne pas jeter à la poubelle ce paquet de carottes qui traine depuis trois semaines au frigo. La recette miracle ?