La danseuse française Gwen Rakotovao ne devait jamais vivre une histoire d’amour avec l’Amérique. « Au début je n’étais pas du tout intéressée par les Etats-Unis », reconnait-elle.
Aujourd’hui, les Etats-Unis s’intéresse à elle. Le 7 avril, elle participera au New York Dance Arts Dance Festival pour présenter une nouvelle pièce de son répertoire, « Lendrema », inspirée d’une chanson malgache. Un écho à ses racines.
Tombée dans le monde de la danse à 4 ans, elle est arrivée sur le continent américain à l’âge de 21 ans pour intégrer la prestigieuse Alvin Ailey American Dance Theater. « J’ai eu envie de tenter ma chance ». Très vite, la danseuse a compris qu’elle devait se battre pour se faire un nom dans le milieu. Après avoir travaillé avec plusieurs compagnies et chorégraphes comme Regina Nejman et Brian Carey Chung, elle crée sa propre compagnie de danse à 26 ans : la Gwen Rakotovao Company.
La plupart de ses créations, mélanges de jazz, le hip hop et de danse malgache, racontent son histoire personnelle, comme « Exile », une chorégraphie de vingt minutes dédiée à son aventure américaine. Elle a même consacré une chorégraphie entière à New York : NYLU. « C’est un solo que j’ai dédié à New York après avoir entendu la musique New York I Love You But You’re Bringing Me Down. Je voulais mettre en scène ce que l’on ressent vis-à-vis de cette ville : on l’aime, mais parfois elle nous rend fous par son rythme et on a alors besoin de prendre des distances ».
« Quand je crée une pièce, j’ai envie d’avoir un impact sur le spectateur. Je veux l’interpeller, le toucher », ajoute-t-elle. Surtout, elle veut profiter du monde du spectacle pour donner une image différente de la France. « La plupart des Français de l’étranger ne veulent pas revenir en France. Je trouve cela dommage. Plus tard, je voudrais créer une pièce qui donnerait une image de la France qui a évolué. La France nous a donné l’opportunité de faire beaucoup de choses et c’est important pour moi de la représenter par la danse, conclut la chorégraphe. C’est comme un devoir pour moi de donner une image différente et positive de la France ».