Premier long-métrage de Guillaume Senez, « Keeper » sera projeté au New French Cinema Weekend d’Austin, samedi 4 juin, à 8pm. Présenté en avant-première au Festival international du film de Locarno en 2015, le film a été encensé par la critique française dès sa sortie en mars. Il a gagné le Grand Prix du jury au festival Premiers Plans d’Angers et le magazine Variety a listé Guillaume Senez parmi les nouveaux talents du cinéma belge francophone.
Le Franco-belge de 38 ans se passionne de cinéma depuis son jeune âge. Ce qu’il affectionne surtout, ce sont les films indépendants: « Quand j’avais 15 ans, j’allais déjà voir des films d’auteurs, confie-t-il, je ne me suis jamais vraiment creusé la tête pour savoir ce que j’allais faire de ma vie!».
« Keeper », c’est l’histoire de Maxime et Mélanie, deux adolescents de 15 ans très amoureux. Rien d’extraordinaire diriez-vous, jusqu’au moment où Mélanie apprend qu’elle est enceinte. Déconcerté, Maxime (remarquablement interprété par Kacey Mottet-Klein) s’imagine vite jouer le rôle de père. Passionné de foot, il devra faire des sacrifices. « Je voulais montrer que rien n’est noir ou blanc dans la vie. Cela me semblait important que Maxime ait des choix à faire, comme toute personne qui grandit », explique le réalisateur.
Mais l’originalité du long-métrage, c’est surtout que la paternité est vue et ressentie par un jeune homme. « J’ai choisi ce thème car il n’est quasiment jamais abordé au cinéma. On l’a souvent traité sous l’angle de la mère, comment physiquement, mentalement une femme vit sa grossesse, raconte Guillaume Senez. Moi-même papa de deux enfants, je ne me voyais pas parler d’autre chose dans ce premier film ».
Sur la question de l’avortement abordée dans le film, le cinéaste a bien un avis personnel mais n’a pas eu l’intention de faire un film à message. La question de l’avortement est particulièrement présente dans le débat public américain, sur fond de vote de lois controversées (comme HB2 au Texas) restreignant la pratique. « Il n’y a aucune revendication quelconque dans le film, assume-t-il. Chacun n’a pas le même vécu, les mêmes croyances. Ce que je trouve intéressant dans le cinéma, c’est qu’on peut en débattre.»
Et le cinéaste ne compte pas en rester là, puisqu’il travaille actuellement sur un deuxième film, « Nos batailles » , qui abordera une nouvelle fois la question de la paternité. Mais au travers le regard d’un adulte cette fois, devant gérer à la fois sa carrière et une famille mono-parentale.