Depuis la mi-mars, tout Broadway ne parle plus que de cette nouvelle-venue sur la scène des comédies musicales : “Anastasia“. Adaptée du dessin animé éponyme des Fox Animation Studios sorti en 1997, la pièce inédite suscite un véritable engouement depuis sa sortie au Broadhurst Theatre. Un succès plus que mérité.
Le pitch : 1927, Saint-Pétersbourg n’est plus, et tout Leningrad ne vit que pour une rumeur : Anastasia, la quatrième fille du Tsar Nicolas II de Russie aurait survécu à l’assassinat bolchevique de la famille impériale dix ans plus tôt. Anya, une jeune fille amnésique erre dans les rues de l’ancienne capitale et n’a qu’une idée en tête : partir à Paris où elle pense retrouver sa famille, dont elle n’a plus aucun souvenir. Elle rencontre Dimitry et Vlad, tous deux à la recherche du meilleur sosie de la duchesse présumée vivante, pour la présenter à sa grand-mère, réfugiée à Paris et prête à offrir une importante récompense à qui lui ramènera sa précieuse Anastasia. Anya devient alors la comédienne des deux compères, qui en échange l’emmènent en France.
La genèse : Adapter pour Broadway l’un des plus grands classiques de l’animation pour enfants était un projet en cours depuis 2012. Mais comme toute adaptation, “Anastasia” a fait l’objet de quelques modifications. Le plus importante étant la disparition du personnage de Raspoutine et de la dimension fantastique et magique du dessin animé. Le “méchant” de l’histoire devient alors Gleb, un officier soviétique, pour qui l’existence, même présumée, de l’héritière du tsar est une menace, pour l’autorité de l’URSS et pour l’honneur de son père, chargé de tuer la famille impériale en 1917.
On a aimé : L’univers. Les costumes, les décors et les tableaux collectifs font revivre cet entre-deux-guerres contrasté entre un Saint-Pétersbourg aux dorures passées et surtout un Paris en plein faste des années folles dans l’ambiance plutôt intimiste qu’est celle du Broadhurst Theatre. Côté musique, si la pièce s’est quelque peu éloignée du récit d’origine, toutes les chansons du dessin animé sont reprises dans la pièce, pour le plus grand bonheur des fans de la première heure. A noter aussi la performance de Christy Altomare, interprète d’Anya, digne des plus grandes chanteuses et actrices de Broadway.
On a moins aimé : Aussi méchant soit-il, le personnage de Raspoutine (et sa petite chauve-souris, Bartok, qui lui sert d’acolyte) manque au récit. D’autant plus que son remplaçant, Gleb, n’apporte pas de réel intérêt à l’intrigue, même s’il permet à la pièce de s’intégrer davantage dans les faits historiques que le dessin animé.
Niveau d’anglais nécessaire pour apprécier le spectacle : 3/5 (1/5 = débutant, 5/5 = bilingue). Le spectacle est d’autant plus accessible si le spectateur connaît l’histoire ou le mythe d’origine.