Il faisait chaud au consulat français de New York ce mardi 7 juin, dans la grande salle de réception mais aussi dans la tête des candidats présents. Car ce soir-là se tenait la 13ème édition des French American Entrepreneurship Award (FAEA), sept mois seulement après la dernière compétition, retardée en raison de la pandémie. Créé et organisé par le Club600, en partenariat avec les conseillers du Commerce extérieur de la France – North-East USA Committee, et avec French Morning, ce prix vise à aider les entrepreneurs franco-américains dans leur développement aux États-Unis, en leur offrant une plus grande visibilité et un meilleur réseau, mais aussi un chèque pour financer leur expansion.
Cette année, c’est la start-up Groover, une plateforme qui permet aux artistes indépendants de faire écouter leur musique à des curateurs et professionnels, et d’obtenir un feedback, des conseils et du soutien, qui a emporté le prix devant ses trois autres concurrents. « Notre outil permet aux artistes de gagner en visibilité et de construire un entourage professionnel pour les aider dans leur carrière », a expliqué Romain Palmeiri, cofondateur et CEO de Groover, lors de son pitch de cinq minutes.
La présentation a été suivie des questions des deux panélistes présents, Géraldine Le Meur, cofondatrice du Fonds de French Founders et Olivier Coste, serial entrepreneur, puis une question du public. L’entrepreneur a détaillé comment la plateforme se rémunère, attire de nouveaux curateurs et a lancé des partenariats avec des grands noms comme Soundcloud pour devenir une solution no-brainer pour les artistes en quête de visibilité. Géraldine Le Meur, qui a investi dans Groover via Le Fonds, est déjà séduite. « Le marché est en pleine croissance, on comptera 400.000 chansons sorties chaque jour sur les plateformes de musique en 2025, soit 20 fois plus qu’en 2018 », fait valoir Romain Palmeiri. Groover compte 1.700 curateurs actifs et après avoir levé 6 millions d’euros en novembre dernier, la start-up a ouvert un bureau à New York pour développer les États-Unis, sa priorité stratégique. « C’est une super belle récompense, j’ai hâte de la montrer à toute l’équipe », a confié l’entrepreneur, tout sourire et surpris après l’annonce de sa victoire.
Le deuxième prix a été attribué à Bemyvan, qui n’est autre que le nouveau nom de Mybushotel. Les cofondateurs, Paul Aubert et Benoît Lafond, ont raconté au public comment l’aventure avait commencé en 2018, lorsqu’ils ont décidé à leur retour de voyage en Argentine de convertir un bus scolaire en hôtel itinérant. Un succès immédiat mais la pandémie a mis à mal leurs projets, et ils ont pivoté vers de plus petits vans qui servent d’habitation.
« Les objectifs de vie ont changé, vivre dans un van n’est plus mal perçu et les gens veulent voyager, vivre dans la nature », a expliqué Paul Aubert. À la demande des panélistes, ce dernier reconnaît que le principal défi est la supply-chain car les composants viennent du monde entier, d’où l’objectif de nouer plus de relations avec les concessionnaires, une fois la marque installée. Avec 50 à 100 demandes par jour, la start-up va aussi devoir contracter de la dette. « On revient de loin, on avait déjà participé l’an passé et ce deuxième prix montre qu’on est sur le bon chemin », confie Paul Aubert, ravi.
Le premier a gagné un prix de 10.000 dollars et le second de 5.000 dollars, les deux emportent un aller-retour en avion sur FrenchBee, du coaching, un espace de travail chez CorporateSuites et un an d’abonnement au club French Founders. « Nous sommes ravis de soutenir les FAEA depuis plusieurs années et d’accompagner des entrepreneurs ambitieux des deux côtés de l’Atlantique, c’est dans notre ADN », indique Margaux Buridant, senior VP Wealth Management Market Manager chez Bank of the West, sponsor de la compétition.
Les deux autres start-up finalistes étaient Vocads, une plateforme no-code qui développe une technologie de reconnaissance vocale pour le e-commerce, en particulier le retail, cofondée par Elise Pinto. Mais aussi Widrpay, un service de collecte des factures impayées spécialisé dans les petits montants.