Trois ans après l’épisode du COVID qui avait contraint à l’annulation de son événement, The American French Film Festival ou TAFFF pour les intimes, connaît une nouvelle désillusion cette année avec la décision prise d’annuler sa 27e édition prévue du mercredi 18 au dimanche 22 octobre.
Partenariat unique entre la Directors Guild of America (DGA), la Motion Picture Association (MPA), la Société des auteurs, compositeurs et éditeurs de musique (SACEM) et la Writers Guild of America West (WGA), le Fonds culturel franco-américain (FCFA) a pris la décision d’annuler le festival en raison de la grève menée par la WGA et le SAG-AFTRA, principal syndicat des actrices et des acteurs.
« Cette décision collégiale, issue du board du festival, a été compliquée à prendre, explique François Truffart, le programmateur et producteur du TAFFF. Une déçision que je respecte et que je trouve justifiée, mais vécue comme un crève-cœur et qui impacte des centaines de professionnels et talents. »
À la différence d’autres festivals maintenus à Los Angeles en ce mois de septembre, l’annulation du TAFFF s’explique en partie par l’implication d’organisations américaines dans la préparation de l’événement et par les conflits sociaux qui agitent Hollywood, à l’instar de certains studios et du WGA. « Notre festival est d’abord connecté à l’industrie du cinéma, ajoute François Truffart. Si le public vient en nombre, l’événement est surtout un vrai rendez-vous pour tous les professionnels de l’industrie, aujourd’hui en grève. La fréquentation aurait logiquement été fortement impactée en cas de maintien. Enfin, si des signes de résolution des grèves s’envisagent, avec l’arrêt programmé du mouvement de la Writers Guild, les temps prochains risquent d’être davantage au retour au travail plutôt qu’au divertissement. »
Malgré l’annonce de l’annulation, The American French Film Festival a présenté sa programmation, ce mercredi 27 septembre en fin de journée, « pour, dit le communiqué de presse, mettre à l’honneur, malgré les circonstances, les films et séries retenus ». Devaient être projetés 21 longs-métrages, 4 documentaires, 9 séries, 4 téléfilms et 17 courts-métrages français, soit 55 œuvres dont 35 en avant-première.
Le film Les Trois Mousquetaires : D’Artagnan, réalisé par Martin Bourboulon, et présenté en association avec Goldwyn Film qui distribuera le film aux États-Unis en décembre, devait lancer le festival en ouverture. Il aurait dû être présenté à 3.000 lycéens américains dans le cadre du « High School Program », programme éducatif annuel organisé avec l’association ELMA.
Parmi les films présentés dans la catégorie Cinéma, devaient ainsi être projetés L’Abbé Pierre – une vie de combats, Mon crime – le dernier film de François Ozon – et Une année difficile réalisé par Éric Toledano et Olivier Nakache. Dans la catégorie Télévision, plusieurs productions étaient également au programme dont l’attendue Bardot de Danielle et Christopher Thompson et Tapie réalisé par Tristan Séguéla.
« Si aucun palmarès ne sera dévoilé, l’annonce de la programmation vient honorer les talents, les réalisatrices, les réalisateurs, les acteurs et les actrices. L’existence de leur films au festival les aidera, j’en suis sûr, à être diffusés aux États-Unis dans les mois qui arrivent », espère François Truffart.