« Je ne m’arrête jamais. Si je ne crée pas, je m’ennuie », confie Frédérique Dessemond, la créatrice et directrice artistique de Ginette NY.
Douze ans après l’ouverture d’une première boutique de bijoux dans le quartier du West Village à Manhattan, quatre en France, dont deux dans le Sud (Cannes et St-Tropez) et deux à Paris, Ginette NY inaugure une deuxième boutique new-yorkaise, dans l’Upper East Side. « A la base, il y avait surtout une grosse demande de boutiques en France. Les Américains vont moins en boutique, mais cela tend à changer », analyse la créatrice de Ginette NY.
Pour la chef d’entreprise, l’ouverture d’une boutique a encore du sens à l’heure de l’e-commerce. « Economiquement parlant, ce n’est pas une évidence d’ouvrir une boutique. Mais pour perdurer, il faut pouvoir offrir quelque chose qu’on n’a pas sur internet. Les gens vont finir par se lasser de ce fast shopping en ligne », prédit Frédérique Dessemond.
Depuis l’ouverture de la première boutique à New York, la native de Marseille met un point d’honneur à recevoir. « Depuis 2007, on est comme ça, on passe des films, on peut passer chez Ginette boire un café, un verre de vin avant la fermeture. La boutique est une vraie expérience, un endroit de partage et d’échange, un moment différent qu’être devant un écran. »
Quand on évoque sa clientèle, et le choix du quartier de l’Upper East Side, la créatrice est catégorique : « La cliente Ginette NY est partout. De Downtown à Uptown, c’est vrai que ce sont deux mondes différents, mais notre clientèle n’a pas de profil spécifique. On séduit aussi bien les plus jeunes que les plus âgés, et on fait en sorte qu’il y en ait pour tous les budgets, à chaque collection. »
L’ouverture de cette deuxième boutique à New York constitue une nouvelle étape dans le développement de la marque, « une vraie satisfaction » confie Frédérique Dessemond, qui avoue ne pas avoir vu le temps passer.
Après avoir obtenu la carte verte à la loterie en 1999, la Marseillaise a quitté son Sud natal et Paris, où elle étudiait l’histoire de l’art, pour s’accomplir de l’autre côté de l’Atlantique. Elle commence par recycler du vintage sous le nom de Ginette. Elle crée son premier bijou par hasard, à la demande d’une amie : une médaille percée, gravée et personnalisable. Cette première création sera le début d’une longue série. Ginette, clin d’oeil au sud de la France et ses prénoms “rétro”, se voit accoler l’extension “NY” et voit le jour trois ans plus tard. En 2007, elle ouvre la première boutique.
« On a ouvert un nouveau créneau de joaillerie qui n’existait pas à l’époque » raconte Frédérique Dessemond,« Ginette NY, ce n’est ni de la fantaisie, ni de la haute joaillerie. Ce sont des bijoux de tous les jours ».