Après un troisième week-end de manifestations et d’affrontements d’une violence inédite à Paris samedi 1er décembre, le mouvement des “gilets jaunes” fait les gros titres de la presse américaine.
Rappelant le bilan très lourd de 130 blessés et de plus 400 arrestations à Paris, le magazine Time parle de “furie” dans un article illustré d’une photo du visage fracassé de la statue de Marianne à l’Arc de Triomphe. Dans un autre, il met en avant une citation d’un des porte-paroles du mouvement évoquant une atmosphère de “guerre civile“. Le New York Times estime que le mouvement représente “la plus sérieuse crise du gouvernement sous le président Macron“. Dans une tribune, CNN pointe du doigt “une longue tradition” de protestations, rappelant la Révolution de 1789, les événements de Mai 68 et les nombreuses manifestations régulièrement organisées en France. La chaîne américaine va jusqu’à faire un parallèle entre Emmanuel Macron et le Général de Gaulle, estimant que l’ancien président “était sorti renforcé de Mai 68. Maintenant, Macron doit trouver une manière de satisfaire les forces qui demandent le changement et ceux qui le craignent”
Pour le Washington Post, “les manifestations des ‘gilets jaunes’ ont abîmé les monuments parisiens, les magasins et la présidence de Macron”. Si le journal américain rappelle qu’il n’y a “aucun mécanisme dans la Constitution française pour destituer de force un président de son poste” et que sa position reste “stable“, il estime que la trajectoire de sa présidence est remise cause. “L’indignation qui se manifeste actuellement en France peut être considérée comme une version française du sentiment qui a conduit à l’élection du président Trump ou au départ de la Grande-Bretagne de l’Union européenne“.
Dans son émission Fox & Friends, chaîne de télévision Fox News, réputée très à droite et proche du président américain Donald Trump, revient quant à elle sur “la pire manifestation en France depuis 10 ans”. “L’Europe se décompose et plus particulièrement leur conception du socialisme. Ce n’est pas tenable”, estime la chaîne.
Sous pression, le premier ministre Edouard Philippe a annoncé le 4 décembre une série de mesures pour apaiser la colère des “gilets jaunes”. Parmi elles, un moratoire sur la hausse des prix du carburant et des prix du gaz et de l’électricité. Une annonce qui n’a pas tardé à faire réagir le magazine Forbes. “En cédant aux manifestants qui demandaient une suppression de la taxe verte sur l’essence, le gouvernement français vient de montrer que la planète peut continuer à brûler”.