Il y a comme un air de “Gilded Age” au Met. L’exposition “Artistic furniture of the Gilded Age”, qui s’ouvre mardi 15 décembre (jusqu’au 1er mai 2016), montre le travail des plus talentueux designers de l’époque.
Le “Gilded Age” , c’est cette période de prospérité qui a suivi la guerre de Sécession. Elle s’est étalée de 1865 à 1901. L’exposition rend hommage au travail de George A. Schastey (1839-1894), designer souvent oublié alors qu’il dirigeait une grande entreprise de décoration d’intérieur qui travaillait pour les plus grosses fortunes des États-Unis.
“Cela a été un tour de force de rassembler toute la collection présentée ici car elle est composée de pièces venant à la fois des collections publiques et privées“, dit Alice Cooney Frelinghuysen, conservatrice au Met spécialisée dans les arts décoratifs américains. “Certaines d’entre elles ont été récemment attribuées à George A. Schastey et n’ont jamais été présentées au public. C’est la force de l’exposition.”
Composée de trois parties, l’exposition reconstitue notamment une maison qui appartenu à Arabella Worsham puis à John D. Rockefeller. Celle-ci fût décorée par George A. Schastey en 1881. Grâce à plusieurs clichés de la maison pris entre 1882 et 1884, les meubles exposés peuvent être replacés dans leur contexte d’origine. En effet, les images sont présentées derrière les meubles, un écho qui permet de nous plonger dans l’atmosphère des pièces de l’époque.
Le vestiaire de la maison a aussi été reconstitué, du papier peint aux tapis turques. Décor dans lequel ont été intégrés des meubles d’époque (chaises, penderie, coiffeuse) qui ont appartenu à Arabella Worsham. On peut notamment aussi admirer ses brosses, peignes et miroirs en nacre et argent.
Au-delà de cette maison, une partie de l’exposition présente le travail des frères Herter, ébénistes très en vogue lors du “Gilded Age”. Ils ont décoré et meublé une maison de William H. Vanderbilt construite en 1879 et qui représentait un bloc entier sur la 5e avenue entre la 51 et la 52e. Le mobilier en bois présenté témoigne d’une influence exotique, notamment japonaise et égyptienne. Des pièces de nacre viennent sublimer les meubles en bois. Le résultat est fascinant.