Au début XXème siècle, Gertrude Stein organisait des salons qui ont participé à la renommée, entre autres, de Picasso et de Matisse. Un siècle plus tard, Gertrude, une start-up new-yorkaise lancée par deux Français dépoussière le concept et propose à des artistes, conservateurs et passionnés d’art de se rencontrer pour dénicher les talents de demain.
Ce Gertrude Stein du XXIe siècle s’appelle Kenneth Schlenker et se fait aider du commissaire d’exposition Astrid de Maismont qui a mis en place l’exposition avec Nobutaka Aozaki (Photo ci-dessus). Lui fut cadre chez Google et elle rédactrice chez Annual Art Magazine. “Après Google, j’ai voulu utiliser la technologie pour que les gens puissent se rencontrer, déclare Kenneth Schlenker, PDG de Gertrude. Astrid et moi-même étions amateurs d’art et souhaitions collectionner. Nous étions rebutés par l’aspect froid de certaines galeries et musées. L’art ne s’arrête pas à l’objet. Il est aussi une expérience.”
Les salons Gertrude ont d’abord été des rendez-vous intimistes. Des figures importantes du monde de l’art comme Olivier Vrankenne, directeur de la maison de ventes Phillips, ou Carrie Springer, conservatrice au Whitney Museum, y ont participé. Le concept ? Plusieurs fois par mois, des conservateurs sélectionnés par le site proposent d’organiser une rencontre avec des artistes émergents, dans des lieux allant de l’appartement privé à l’hôtel en passant par les studios d’artistes.
Les règles sont simples. Chaque salon n’accueille pas plus de 40 personnes et présente un maximum de dix œuvres, toutes en vente. En une heure, l’artiste présente son travail face à des collectionneurs, critiques ou tout autre amateur d’art. Les invités peuvent donc poser leurs questions et entrer dans l’univers de l’artiste plus aisément qu’à l’accoutumée.
Pour Kenneth Schlenker, il s’agit d’utiliser la force des réseaux sociaux pour révolutionner les traditionnels salons d’artistes. Après plusieurs mois en version béta, le site a été ouvert au public en octobre. Il sert de réseau, où les utilisateurs sont regroupés en fonction de leurs intérêts et des conservateurs qu’ils souhaitent suivre. Ils reçoivent ensuite des propositions, et se rencontrent dans des lieux sélectionnés par les conservateurs. Cinq évènements, du salon traditionnel à la visite d’atelier, sont actuellement listés sur le site pour le mois de janvier.
Les tarifs dépendent du lieu ainsi que de la renommée de l’artiste et du conservateur. Ils peuvent aller de 0 à 10.000 dollars. “Si cela fonctionne, explique Kenneth Schlenker, nous pensons à lancer le concept dans dix villes“. Gertrude Stein n’aurait pas fait mieux.
Photo : Gertrude
0 Responses
merci Frenchmorning!