Trouver une partenaire de taille pour donner la réplique au géant Luchini – irréprochable dans son rôle d’ancien bobo parisien reconverti en boulanger normand – n’était pas chose aisée. La jeune Anglaise Gemma Arterton relève admirablement le défi dans le dernier film d’Anne Fontaine, où grands classiques littéraires et clichés français sont revisités avec humour. (Voir les cinemas où il sera projeté ici).
Martin Joubert (Fabrice Luchini) coule des jours longs et paisibles dans sa Normandie natale, où il a repris la boulangerie paternelle après une carrière dans l’édition à Paris. Entre commérages et rêveries littéraires, ce passionné de littérature voit sa tranquillité mise à mal lorsqu’un couple d’Anglais, les Bovery, emménage dans la maison d’en face. Lui s’appelle Charles, elle s’appelle Gemma, et Martin Joubert voit alors se dessiner, pour elle, un destin tragique à la Madame Bovary.
Retranscrire l’univers flaubérien s’avère risqué lorsqu’il s’agit de cinéma. Le film, pourtant, ne déçoit pas tant l’attention portée aux détails – on redécouvre à l’écran la beauté de la campagne normande – et le charisme des deux acteurs principaux régalent le spectateur : lui, pour ses excès « luchinistes », elle, pour son charme, auquel l’accent anglais n’enlève rien.