Il y a eu Le Mistral à San Francisco, dans les années 80. Puis, à Paris, le Café de Mars, le 7-15, la Laiterie Sainte Clotilde, et Chez Graff, dans le 7eme arrondissement. Le dernier restaurant de Catherine Allswang s’appelle Le Garage, et il vient d’ouvrir au coin d’une rue perdue de Bushwick, à Brooklyn.
C’est Rachel Allswang, sa fille, qui en est à l’origine. Architecte d’intérieur, elle vit à New York depuis onze ans. L’année dernière, elle a décidé de tirer un trait sur ses anciennes activités, et a proposé à sa mère de retraverser l’Atlantique pour lancer un restaurant ensemble.
Ce projet mère-fille, c’est une première pour elles. Et chacune doit mettre un peu d’eau dans son vin. Il faut dire que Catherine Allswang, c’est un personnage. Directe, franche du collier, cette Parisienne râle contre la difficulté de trouver des bons légumes à New York, contre les prix trop chers, lève les yeux au ciel lorsqu’elle évoque le “cauchemar” administratif new-yorkais, et s’agace vite de l’exercice de l’interview.
Sa fille, Franco-américaine qui passé une partie de son enfance à San Francisco, tente d’arrondir les angles. Pas facile, à 38 ans (“mais écris 35, s’il te plait”), de travailler avec sa mère, reconnait-elle avec un petit sourire. L’écran de son iPhone, constellé, en témoigne. «Parfois, le résultat, c’est ça : l’autre jour, on s’est fâchées et mon téléphone est tombé », avoue-t-elle.
Le nom et la déco du Garage font écho à l’ancienne vie de ces murs. Le restaurant a été construit en réunissant quatre garages, utilisés comme entrepôts ou comme un élevage de pigeons. Rachel Allswang a imaginé une déco post-industrielle mais chaleureuse, avec beaucoup de jaune et de bois clair. Le bar est une ancienne piste de bowling.
Dans les assiettes, des plats bistrots français modernes, marque de fabrique de Catherine Allswang dans ses restaurants du 7ème arrondissement. C’est elle qui pilote la cuisine – en tout cas pour les débuts. Ensuite, elle fera des aller-retour entre New York et Paris, où elle a toujours deux restaurants.
Cet hiver, la carte propose du foie gras, des poireaux-vinaigrette ou des rillettes en entrée, une épaule de porc braisée, le poisson du jour, ou des moules marnières en plat principal. En dessert, un gâteau au chocolat ou un clafoutis poires-amandes. A boire, divers vins français, et des cocktails aux noms évocateurs (Simone de Beauvoir, Madame Bovary, Jeanne Hachette).
L’ouverture du restaurant fin novembre a déjà suscité un petit buzz, et les clients affluent. « On a des gens du quartier, mais on a aussi plein de clients qui viennent de Manhattan car ils ont entendu parler de nous, raconte Catherine Allswang. Ils sont tout étonnés de trouver un restaurant comme le nôtre ici, on les entend dire : quoi, on peut trouver du Saint-Emilion à Bushwick ? »
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Central Avenue est loin d’être une “rue perdue”! Quelle méconnaissance de ce quartier en plein mouvement. On y trouve une boulangerie tout à fait correcte (la Bushwick Bakery), un caviste bio hyper chouette (Henry’s) et plusieurs restos bons mais trop chers pour les habitants d’origine, ouverts bien avant celui de cette demoiselle.