La French American Chamber of Commerce a dû renoncer à son gala annuel: François Henri Pinault, l’invité d’honneur, a fait savoir à Serge Bellanger, le président de la FACC que “en raison du climat économique, l’heure n’est pas à la fête” et il a donc décliné l’invitation. Du coup, la FACC a purement et simplement annulé le gala.
Mais dans l’autre grande institution française de New York, pas de drame de cette nature: le gala aura bien lieu, mercredi 29 octobre, dans la très chic Ballroom de l’hôtel Plaza. Marie-Monique Steckel, la présidente, assure avec un grand sourire que toutes les places sont vendues. (Cf mise à jour ci-dessous).
Les petits fours et le champagne seraient-ils épargnés par la crise financière qui secoue actuellement New York? En réalité, pas tant que ça. Au Fiaf, les estimations pour le fund raising ont été revues à la baisse: 700 000 dollars, au lieu de 800 000 l’année dernière, pour le même nombre d’invités (environ 450) et un budget de 250 000 dollars. Pas étonnant dans ces conditions que Marie Monique Steckel se réjouisse d’une table à 10 000 dollars réservée par Alcatel, ou encore du booking à l’instant même de deux nouvelles tables. Mais selon cette dernière, le FIAF n’est absolument pas dans une course au financement. “Nous sommes tellement bien établis dans le paysage culturel de New York, et nos programmes rencontrent un tel succès auprès du public et de la critique, que nos soutiens sont toujours là”.
Le gala est également l’occasion chaque année d’une remise de prix. Le Trophée des Arts récompense depuis 1992 une personnalité du monde culturel, reconnue pour son impact sur le dialogue franco-américain. Le lauréat 2008 est déjà un habitué des distinctions, Phillipe de Montebello, honoré en 1991 par la Légion d’honneur et en 2003 par la Medal of Arts remis par le président des États-Unis. Né en France, mais immigré de ce coté-çi de l’Atlantique depuis ses 13 ans, il a présidé aux destinées du Metropolitan Museum, de 1978 à 2008. Son tout récent départ à la retraite a été l’opportunité pour le FIAF de lui organiser une sortie dans “un feu d’artifice d’honneurs“.
Jean Bernard Levy, directeur général de Vivendi, se verra discerner quant à lui le Pilier d’Or, pour le soutien financier qu’apporte sa compagnie à la mission du FIAF.
Ces personnalités partageront l’affiche avec des invités surprises, et notamment un vainqueur des derniers Grammy Awards, afin de faire du Gala un temps fort de la vie mondaine du gotha francophile de New York. “Je veux que les gens reviennent” dit Mme Steckel, qui plaide pour un gala vivant et attractif .
Pour l’année à venir, Marie-Monique Steckel affiche le même optimisme inébranlable, tout en reconnaissant que “quelques aménagements” ont dû être faits. Malgré cela et en dépit du climat économique, la stratégie du FIAF doit rester inchangée. “Nous sommes sur la trajectoire du succès, il n’est pas question de réduire nos ambitions“. Au contraire même, puisqu’elle annonce pour l’hiver 2009, une saison théâtrale inédite et d’envergure: des représentations d’ “Oscar et la dame en rose” et Edouard Baer dans la lecture de textes de Patrick Modiano.
Et à la questions des moyens financiers, elle rétorque que le nombre d’élèves inscrit aux cours de français du FIAF a augmenté de 10% depuis l’année dernière.
Néanmoins, si les “beaux projets de l’année 2009” sont ainsi maintenus, Mme Steckel s’est quand même résolue à des économies budgétaires. Pour la prochaine édition des “Fashion Talks” (séries de conférence sur la mode), le FIAF fera désormais appel à des créateurs résidant à New York, et non plus en France, afin d’éviter des frais de voyages.
MISE A JOUR:
Le FIAF nous demande, après la publication de cet article, de préciser qu’en réalité “il reste cinquante places à vendre”.