Gal Vallerius quitte, ce jeudi 4 novembre, les Etats-Unis pour la France. Condamné en octobre 2018 par un tribunal de première instance à Miami, le Français purgeait en Floride une peine de vingt ans de prison. Il sera présenté au parquet de Bobigny après son arrivée à l’aéroport de Paris-Charles De Gaulle, puis transféré dans un centre de détention français.
En août 2017, alors qu’il se rend aux Etats-Unis pour participer au championnat du monde de barbe et de moustache, Gal Vallerius est interpellé par les autorités américaines. Soupçonné d’être le baron de la drogue en ligne « OxyMonster », il fait l’objet d’une inspection secondaire lors de son passage en douane à l’aéroport d’Atlanta, en Géorgie. Son identité numérique est confirmée par la DEA (l’agence fédérale américaine de lutte contre le trafic et la distribution de drogues) après la saisie et la fouille de son ordinateur. Trahi notamment par l’un de ses portefeuilles de crypto-monnaie, il est arrêté pour trafic de substances illicites sur le dark web, et notamment d’oxycodone (un opioïde) sur la plateforme de vente clandestine DreamMarket.
A Plusquellec, le village breton où il vivait, personne ne suspectait quoi que ce soit. Jacques Le Creff, maire de la commune et voisin de Gal Vallerius, déclarait pour Paris Match que l’homme « payait ses impôts locaux et ne posait aucun problème », mais que « personne ne savait de quoi il vivait ».
L’été suivant, Gal Vallerius comparaît et plaide coupable aux chefs d’accusation de trafic de stupéfiants et de blanchiment d’argent. Les procureurs estiment qu’en tant qu’administrateur et modérateur du site internet DreamMarket, il a facilité la distribution d’héroïne, de cocaïne, de crack, de méthamphétamine et de fentanyl. Sa coopération avec les enquêteurs lui permet d’échapper à la perpétuité, mais il est condamné à l’automne à vingt ans d’emprisonnement.
Nos confrères du Télégramme annonçaient début septembre que le détenu avait demandé à purger la fin de sa peine en France. Antony Natale, son avocat commis d’office au moment de sa condamnation, nous confiait toutefois que le « le délai de transfert dépend de ce qui est inscrit dans l’accord de plaidoyer, du moment où les documents ont été soumis et de leur temps de traitement. Il est impossible de déterminer quand il sera approuvé, car il doit l’être par le pays d’origine et le pays d’accueil. » La requête de Gal Vallerius, qui possède également les nationalités britannique et israélienne, a été acceptée récemment.