« C’est lui, encore lui ! ». Quand on demande à Gad Elmaleh pourquoi il retourne à New York montrer son dernier spectacle, l’humoriste marocain revient encore et toujours à son parrain professionnel aux États-Unis : Jerry Seinfeld. « J’étais au Beacon Theatre il y a quelques temps pour le voir. Il était tellement à l’aise, heureux… Ça m’a donné envie de refaire une date là-bas ».
Pour le plus grand plaisir des francophones de New York, le projet est devenu réalité. Entre une escale à Bordeaux et Mondorf-les-bains, le comédien remontera sur les planches de la mythique salle de l’Upper West Side ce mardi 11 avril pour jouer, en français, son nouveau show, « D’ailleurs ». Vous pourriez aussi le croiser au Comedy Cellar, l’antre du standup, où il avait ses habitudes du temps où il vivait dans la Grosse Pomme. « Je suis resté très proche de la ville. Je ne suis pas du tout d’accord avec cette tendance qui consiste à dire que New York est finie depuis la pandémie. Certes, c’est complexe, dur. Mais NYC est éternelle », dit-il.
De son propre aveu, il revient « plus cool » qu’en 2015, lorsqu’il a fait le pari de traverser l’Atlantique, avec le soutien de Jerry Seinfeld, pour se faire un nom aux États-Unis. En plus de ses spectacles, joués pendant trois ans aux quatre coins du pays, il a fait le tour des talk shows américains et produit sa propre mini-série sur Netflix, dans laquelle il jouait le rôle d’une star française que personne ne connaissait au pays de l’Oncle Sam. Le tout dans une langue – l’anglais – qui n’est pas la sienne. « C’était un challenge, une nouveauté. Je me produisais devant un mélange de publics. Y a un truc magique avec le fait de jouer en anglais, mais mon ADN, c’est l’impro, c’est de jouer avec le public. Or, quand je le fais en anglais, c’est moins virtuose. L’humour, c’est un language, observe-t-il. Revenir dans une ville devant un public que j’aime, avec un show que je rode déjà depuis quelques temps dans le monde francophone, ça a un côté plus confortable ».
Dans « D’ailleurs », il abordera son aventure américaine, mais aussi des sujets plus personnels, comme la paternité et des relations – il s’est séparé en 2015 de la princesse Charlotte Casiraghi (fille de Caroline de Monaco et petite-fille de Grace Kelly) avec qui il a eu un enfant. Il parlera aussi de la religion, la mort, ses débuts sur scène… À 51 ans, « je suis à un moment dans la vie où j’appréhende moins les réactions des autres, notamment sur la foi, la mort, la religion. Ce sont des sujets qui génèrent de la crispation. À trente ans, on ne dit rien qui fâche. À quarante, on le dit à moitié mais on serre les fesses. À cinquante, on le dit et on accepte les conséquences, dit-il. Il y a des sensibilités de toute part aujourd’hui. C’est devenu difficile de faire de l’humour ».
Il profitera de son passage à New York pour présenter son film auto-biographique « Reste un peu » (« Stay with us ») le 14 avril au FIAF. Celui-ci a trouvé un distributeur nord-américain (Film Movement). Dans cette comédie spirituelle, il raconte, lui qui est né dans une famille juive berbère, son cheminement vers le catholicisme et les efforts de ses proches pour le remettre dans le droit chemin. « Ça a été un pitch inattendu venant de moi », reconnaît-il. Gad Elmaleh n’a pas fini de nous surprendre.
D’ailleurs. Le mardi 11 avril, 7pm. Beacon Theatre, 2124 Broadway @ 74th St, New York