Et si on étudiait les clés de l’échec comme on étudie celles du succès? A Houston, les “FuckUp Nights”, où des entrepreneurs viennent partager leurs expériences d’échec pour mieux transmettre les clés de la réussite, connaissent un succès croissant.
Ces soirées décalées réunissent trois ou quatre entrepreneurs venus raconter leur plus gros ratage devant un public bienveillant en sept minutes et dix images. Les histoires abordées font sourire, avec le recul. Il y a celle de cet entrepreneur qui avait monté un business de voitures écologiques, mais n’a jamais obtenu les autorisations nécessaires pour les mettre en circulation. Celui qui, le jour du lancement de sa marque, s’est retrouvé à l’hôpital pour “burn-out”. Ou encore celle qui, sur le point de signer un gros contrat avec un investisseur qui avait demandé l’anonymat, en avait trop dit à la presse. Résultat : deal annulé, la start-up n’a jamais retrouvé d’investisseur.
Suit un temps de questions-réponses avec la salle. “Il s’agit de partir des échecs pour les analyser ensemble et en tirer les leçons afin de mieux réussir“, explique Joana Videgain, directrice de la Chambre de commerce franco-américaine de Houston. Avec Natasha Roya Azizi, co-fondatrice d’Impact Hub Houston, elle est à l’origine du concept à Houston. La prochaine soirée aura lieu le 28 février à Craft Beer Cellars. “Ayant assisté à plusieurs soirées au Mexique, j’ai eu envie d’importer le concept à Houston, la ville comptant de nombreux entrepreneurs”. A Houston, la première édition des “FuckUp Nights” a eu lieu en mars 2017.
Lancées à Mexico, ces soirées sont nées lors d’une soirée plutôt arrosée au cours de laquelle un groupe d’amis se sont racontés leurs plus grands échecs professionnels. Ils réalisent alors à quel point ils sont fatigués d’entendre les success-stories d’entrepreneurs à qui tout semble réussir, comme celles des conférences TED.
Devenues un événement mensuel, les “FuckUp Nights” se structurent et s’internationalisent. Un site est lancé, suivi d’un Institut de l’échec, dont la mission est de répertorier et de partager les causes de faillites des entreprises pour aider les entrepreneurs à prendre de meilleures décision. En cinq ans, le mouvement s’est largement répandu, avec des événements organisés dans plus de 238 villes et 78 pays, dans 25 langues différentes. Cela ressemble fort à une success story, non ?