Frontback vient s’installer dans la Silicon Valley, là où le “web mobile est né.” La formidable épopée d’une bande de passionnés à qui le destin a souri à Brooklyn, un jour de juillet 2013, continue donc.
Le risque était grand pour Frédéric Della Faille (CEO) de replier bagages dans la quinzaine. Puis l’application Frontback est arrivée sur iPhone, au début de l’été. Succès viral immédiat pour un produit développé sur le temps libre d’une équipe jusqu’alors préoccupée par le développement de CheckThis, une plateforme de publication en ligne simplifiée.
Principe de Frontback? Vous et ce que vous voyez. Traduction: une utilisation simultanée de la caméra frontale et arrière de l’iPhone pour créer un cliché en deux parties. Son génie? Avoir remis à l’honneur une caméra frontale jusqu’ici mal aimée par d’autres applications, tout en surfant sur la vague des selfies (auto-portraits), une technique embrassée par la nouvelle génération du web mobile.
Jusqu’ici, la petite troupe avait choisi New York (Brooklyn) pour quartier général. Un déménagement à San Francisco s’opère en ce moment. Pourquoi? “San Francisco a inventé le web mobile et le web social. Les compétences se trouvent là. Certes, les profils que nous recherchons sont difficiles à engager, mais c’est le prix à payer pour le talent.“
Actuellement, l’équipe de Checkthis et Frontback est composée de quatre personnes aux Etats-Unis et deux à Bruxelles, en Europe. Des Européens à la conquête de l’Ouest? “Je n’en sais rien. Nous ne sommes pas Belges, Français, Européens ou Américains. Nous avons tous des origines variées. Nous sommes avant tout une bande de férus du web. Je protège mon équipe de toute sensation de structure pour les inciter à livrer avant tout du travail de qualité.” A peine conscient du succès, Frédéric Della Faille reste concentré “sur le produit et la communauté“: “La seule conséquence palpable est ma boîte e-mail plus encombrée qu’avant et tous ces nouveaux noms qui nous contactent.“
Le temps presse? “Oui! On vit à l’heure du web mobile. A San Francisco, nous allons trouver l’expérience et en profiter, plutôt que de l’étudier et l’importer ici, à New-York. Nous n’avons plus le temps d’apprendre.” La Baie a vu naître et grandir Instagram et Twitter ; les ambitions de Frontback sont au moins aussi élevées. Inconscient et anesthésié par la course contre la montre, M. Della Faille répond à nos questions avec sourire et malice: “Je ne sais même pas si nous sommes une start-up. Je fais mon boulot. Je me donne sans compter.“
Pour l’heure, l’application est disponible uniquement sur iPhone, sans plan immédiat de diversification sur Android et Windows Phone 8, où d’autres occupent déjà le terrain, à commencer par DualShot, qui capture “les deux côtés de chaque histoire“. Toutefois, seule l’application iPhone peut aujourd’hui s’inscrire dans l’énorme communauté qui alimente chaque jour Frontback et au sein de laquelle on trouve quelques noms plus ou moins évocateurs: Ashton Kutcher ou encore le Premier Ministre belge, Elio Di Rupo. A ce propos, un retour en Belgique, à Bruxelles, est-il envisageable pour Frédéric Della Faille, le CEO? “En aucun cas! Jamais.“
Photo: Techcrunch