Branle-bas de combat chez les producteurs et défenseurs du fromage aux Etats-Unis. Plusieurs lettres de la FDA (Food and Drug Administration) à propos du manque d’hygiène de l’affinage sur planches de bois, procédé utilisé par de nombreux fromagers, affolent la profession.
Après avoir redressé les bretelles d’un petit producteur de gouda de l’Etat de New York, où des traces de listeria ont été détectées, l’agence a écrit que ce procédé présentait des risques – ces planches ne pouvant être lavées et stérilisées de façon adéquate.
« Depuis le temps d’Adam et Eve, les fromagers ont fait vieillir le fromage sur des planches de bois. Le bois permet au fromage de respirer et de développer une saveur riche et acidulée », écrit, sur sa page Facebook, le député Peter Welch (Vermont), qui tente de mobiliser les parlementaires à cette cause et souhaite faire voter un amendement.
Le 10 juin, l’American Cheese Society a fait paraître un communiqué alarmiste : « La plupart des fromages les plus renommés et les plus fins issus du monde entier pourraient disparaître du marché américain si les régulations changeaient ». Une pétition a été initiée sur le site de la Maison Blanche recueillant à ce jour 5.900 signataires. Un hashtag #saveourcheese a aussi a été lancé sur les réseaux.
Face à la tempête, la FDA s’est empressée de clarifier les choses. Le 11 juin, elle a précisé que ces différentes lettres n’avaient pas valeur de régulation. « Pour être clair, nous n’avons pas, et nous n’allons pas interdire l’utilisation de tablettes de bois pour la fabrication de fromages artisanaux. » Mais le député Peter Welch n’a pas été convaincu. Il continuait, le 12 juin, d’appeler à la mobilisation – accusant l’agence de double language.
Le sujet de l’hygiène du fromage revient régulièrement sur la table. L’année dernière, plusieurs tonnes de mimolettes vieilles importées de France ont été bloquées à la douane et interdites sur le sol américain.