Imaginez un tout petit local bourré de produits français: Pailles d’or, Aligot, shampoings Le Petit Marseillais, sirops Teisseire et autres Malabars… Voici quelques-uns des innombrables petits trésors nationaux disponibles à French Tart Deli, la nouvelle épicerie du Français Laurent Chavenet.
Cette caverne d’Ali Baba pour les immigrés nostalgiques et les francophiles a ouvert ses portes le 1er février sur Court Street (Carroll Gardens). “On ne peut pas faire plus français“, lance Laurent Chavenet.
Petit-fils d’épiciers, ce dernier est aussi le fondateur du French Tart, la boulangerie-pâtisserie ouverte à Park Slope il y a trois ans. “J’ajoutais de plus en plus de produits d’épicerie là-bas. Quand j’ai vu qu’il y avait une demande, je me suis dit que mon prochain commerce serait une épicerie fine, dit-il. En près de 20 ans à New York, j’ai rencontré beaucoup de fournisseurs de produits français. J’ai réuni toutes mes trouvailles dans un seul endroit“. Son local actuel, occupé avant lui par un restaurant libanais, se libère l’an dernier. Il signe le bail le 24 décembre. “C’était mon cadeau de Noël !”
Drapeau français en vitrine, un grand “Bonjour” écrit dans l’entrée, musique française à l’intérieur: French Tart Deli se veut un petit morceau de France à Brooklyn. En plus de la charcuterie, des friandises, moutardes, céréales, limonades, fromages, pâtes et biscuits qui se disputent les étagères, on trouve aussi du pain, des crêpes (“au sarrasin de Bretagne”, précise-t-il), des viennoiseries, des macarons, des sandwiches et des tartes notamment. “Ça marche parce que j’ai tout ici. Si les activités d’épicerie, de boulangerie, pâtisserie, charcuterie et fromagerie étaient séparées, ça serait plus difficile. Quand une activité est lente, une autre prend le relais“, explique-t-il.
Chef au restaurant Montrachet à Manhattan avant de lancer son premier French Tart sur Staten Island en 2001, Laurent Chavenet partage désormais son temps entre ses deux établissements brooklynites et la cuisine qu’il a conservée sur l’île au sud de Manhattan. “Ça fait bosser, admet-il. Au Deli, on voit des parents français expliquer à leur enfant ce qu’est un Malabar ou un Carambar. Les enfants ne comprennent pas toujours, mais on fait plaisir à tout le monde avec ces petites choses“.