Des portants de vêtements répartis sur quasiment toute la surface d’un loft. Sur un mur blanc en briques, un rayonnage de chapeaux aux couleurs d’automne et au look 70’s. C’est l’univers de French Rebellion, devenu en très peu de temps un showroom prisé et un incubateur mode de référence à New York.
French Rebellion est né il y a trois ans après un coup de foudre professionnel entre la brune Julia Simon et la blonde Murielle Bourdette-Menaut. “On a débuté en créant des concept stores au milieu des salons de mode américains. On représentait une vingtaine de marques françaises qui voulaient se faire connaître aux Etats-Unis, raconte Murielle Bourdette-Menaut. Ça marchait très bien et puis les marques nous ont demandé de les représenter à plein temps. On avait les contacts, le savoir-faire, on s’est lancé!“.
Si French Rebellion s’est élargi a plusieurs marques internationales, la structure reste attachés aux sociétés françaises, comme Parme Marin, une styliste installée à New York, MKT Studio ou encore les lunettes See Concept, rebaptisées Izipizi pour le marché américain. Les collants Le Bourget ou Vanessa Bruno sont aussi passés par le showroom.
L’originalité de French Rebellion: présenter des marques coup de coeur dans le showroom mais aussi les incuber, en leur proposant une collaboration globale. “On réfléchit à la stratégie, on fait du conseil, on propose des business plans si besoin, on travaille sur le style, sur le site internet, sur les réseaux sociaux“. C’est dans cet objectif que les deux partenaires ont décidé de créer une nouvelle entité, Cinq, un studio de création qui propose notamment des books, des photos de campagne aux marques qui n’en ont pas encore. “Le visuel est indispensable pour vendre dans ce métier“, insiste Murielle Bourdette-Menaut. L’entrepreneuse sait de quoi elle parle: mannequin dès l’âge de 6 ans, elle n’a jamais vraiment quitté la mode, travaillant comme consultante puis styliste pour sa propre marque de vêtements.
Vendre, c’est bien entendu le but de French Rebellion. Les clients ne sont pas des particuliers, mais des grands magasins américains haut de gamme comme Saks, Macy’s, Anthropologie ou Opening Ceremony. “On doit faire rêver l’acheteur, le séduire avec une collection“, confie Murielle Bourdette-Menaut. Dans le loft, les visiteurs en repérage sont aussi parfois les stylistes qui travaillent pour une actrice ou une chanteuse en vue. “L’idéal c’est la photo d’une star avec un de nos vêtements dans un magazine“, reconnaît la jeune entrepreneuse. Dernièrement Meryl Streep a fait la Une du Wall Street Journal Magazine coiffée d’un chapeau Littledoe, représenté par French Rebellion. Des chapeaux également sélectionnés récemment par les stylistes de Sienna Miller et de Beyoncé.
Pour sa part, Julia Simon vit et travaille depuis 15 ans dans la mode à New York, où elle a dirigé une marque française de chaussures avant de créer son premier showroom Edité, qui existe toujours à côté de French Rebellion. “On s’est laissées porter par la magie, par l’énergie de New York. Je sais pas si on aurait pu créer French Rebellion ailleurs qu’ici. Aux Etats-Unis, tout le monde nous encourage par rapport à la France où les gens sont plus sceptiques”. Si les deux partenaires sont grisées par la ville, elles revendiquent aussi leur nationalité. “On joue beaucoup de notre côté français, explique Murielle Bourdette-Menaut. Notre vision est clairement différente, plus esthétique, plus indisciplinée que celle des Américains qui sont pragmatiques. On a choisi de prendre le meilleur des deux mondes“.