Printemps 1976 : le deuxième procès de Pierre Goldman commence. Condamné en 1974 à la perpétuité pour un double meurtre qu’il a toujours nié, il est renvoyé devant la justice par la Cour de Cassation. Cédric Kahn en a tiré un film magistral qui tient le spectateur en haleine pendant que Pierre Goldman et son avocat Georges Kiejman démontent point par point les maigres preuves qui ont conduit à son emprisonnement. French Premiere diffusera ce film le jeudi 25 avril au 4 Star Theater de San Francisco. Ce sera l’unique séance prévue dans la Bay Area. Arieh Worthalter, qui incarne Pierre Goldman, a reçu le César du meilleur acteur pour son interprétation.
Pendant tout le film, le spectateur oscille entre la sympathie qu’on peut éprouver pour l’opprimé accusé à tort, et un doute insidieux : et s’il était coupable ? Pierre Goldman est né en juin 1944 à Lyon dans une famille juive polonaise, très active dans la Résistance. Elève insoumis, il se rallie aux mouvements d’extrême-gauche pendant ses études, part à Cuba, puis au Venezuela pour renverser la dictature en place. Rentré en France, il commet plusieurs braquages à main armée. Il envisage même d’enlever le célèbre psychanalyste Jacques Lacan, mais renonce au dernier moment. En décembre 1969, deux pharmaciennes sont tuées lors d’un braquage qui tourne mal. Pierre Goldman est suspecté, puis condamné à perpétuité. Pendant son emprisonnement, il écrit un livre qui démontre que les preuves accumulées contre lui ne sont que du vent. Il rencontre un succès surprenant avec 60 000 exemplaires vendus.
Acquitté lors de son deuxième procès, Pierre Goldman est mystérieusement assassiné en plein Paris en septembre 1979. Le meurtre est aussitôt revendiqué par une mystérieuse organisation d’extrême droite appelée Honneur de la police. Il restera non élucidé, et Jean-Jacques Goldman, demi-frère de Pierre Goldman, se montrera toujours très discret sur ce drame familial.