Le coronavirus n’aura pas provoqué que des désagréments pour l’industrie cinématographique. Le télétravail a notamment permis de favoriser les échanges entre les côtes Est et Ouest américaines, mais aussi entre les pays. Et ainsi, permis d’accélérer l’ouverture de l’antenne de Los Angeles de French in Motion, inaugurée mercredi 10 février.
L’organisation, dont la mission est de “rassembler les professionnels de l’audiovisuel français comme américains et soutenir les co-productions à l’international”, disposait déjà de deux bureaux, le siège à New York créé en 2016 et l’antenne de Washington DC depuis 2018. Elle compte près de 300 membres, très demandeurs de mises en relation.
Dédiée aux indépendants et aux talents émergents, French In motion ne pensait pas avoir sa place à Hollywood. “Los Angeles peut paraître autonome avec le “studio system, l’industrie y est moins tournée vers l’Europe. Mais le Covid a changé la donne”, défend Marine Notté, la présidente de l’organisation. “Le télétravail nous a rapprochés, et nous avons pu introduire des projets français auprès d’acteurs de la côte Ouest à l’occasion de marchés virtuels.”
Accompagner le film “L’Homme Qui A Vendu Sa Peau” dans la course aux Oscars
Les barrières abattues, l’organisation a décidé d’accélérer son développement : “les indépendants ont une carte à jouer, des opportunités”, argue la présidente, qui reste très confiante. Pour gérer cette antenne, elle s’appuie sur le soutien des services culturels de l’ambassade de France et a choisi Martine Melloul pour la diriger. “Elle fut COO de la marque de vêtements BCBG, avant de monter sa boîte de production (Kali Pictures), et fait partie de la commission de la Producers Guild of America qui organise la fête des Oscars. Elle sera parfaite avec son ouverture vers la culture américaine”, plaide Marine Notté.
Elle devra perpétrer la mission de l’association : ouvrir cette industrie et créer des ponts entre les deux continents. French in Motion a notamment accompagné le projet tunisien L’Homme Qui A Vendu Sa Peau, qui a été introduit à l’IFP Week à New York, et pour lequel l’organisation a organisé des projections et des interviews. Résultat : il vient d’être shortlisté pour les Oscars dans la catégorie “Best International Feature”.
French In Motion a parcouru un long chemin en l’espace de quelques années. “L’industrie peut être opaque pour les Français qui souhaitent tenter leur chance aux Etats-Unis et les Américains maîtrisent peu les modèles de collaboration transatlantique.” Et pourtant, l’organisation a trouvé son credo en soutenant les coproductions internationales et collaborations entre la France et les Etats-Unis à travers son partenariat avec le Gotham Film & Media Institute (anciennement IFP). Et cela se concrétise par des présentations de films aux festivals nationaux, mais aussi l’organisation d’événements.
Pour accompagner sa croissance, French In Motion compte sur son comité honorifique composé de personnalités de l’industrie du cinéma indépendant, dont Mathieu Demy (Le bureau des légendes) et Jean-Stéphane Sauvaire (Une prière avant l’aube), récemment intronisés. “Ces membres honoraires jouent un rôle d’ambassadeur de l’organisation auprès des institutions, mais livrent également des conseils aux membres”, explique Mariné Notté. Nul doute que leurs expériences seront cruciales pour faire découvrir des pépites françaises à Hollywood.