“Malgré d’énormes progrès ces 15 derniers années, 152 millions d’enfants sont encore forcés à travailler dans le monde. C’est près d’un enfant sur dix”, explique Audrey Decker, co-fondatrice de l’association “Street Art for Mankind”. “Nous voulons sensibiliser à toutes les formes d’esclavage moderne, que ce soit le travail forcé ou la prostitution”.
Accompagnée par son mari Thibault, le couple a lancé mi-février la #FreeChildren Campaign, une campagne d’affichage “connectée” sur 100 panneaux publicitaires à New York, en collaboration avec neuf artistes de rue et des experts de la lutte contre le traffic humain comme le journaliste double vainqueur du Pulitzer Nicholas Kristof, l’Organisation internationale du travail (ILO) et le prix Nobel de la Paix Kailash Satyarthi. “Les artistes se sont inspirés de leur échange avec les experts pour créer des visuels très inspirants qui mettent instantanément le public en contact avec la réalité de l’esclavage des enfants”, détaille Audrey Decker. “Tous ces visuels sont connectés grâce à l’application gratuite “Behind the Wall” (Google Play, App Store) qui agit comme un audio guide en délivrant des informations audios, des textes et en proposant des moyens d’agir (numéros de téléphone, pétitions, dons financiers, etc)”.
L’exposition de rue #FreeChildren Campaign a débuté mi-février et va se poursuivre pendant au moins six mois. Vous retrouvez ici la liste complète des panneaux et leur localisation à travers les cinq “boroughs” new-yorkais. “Notre objectif est à la fois d’informer, d’inspirer et d’engager à réfléchir”, confie Audrey Decker. “c’est une exposition idéale à découvrir en famille, pour sensibiliser ses enfants de façon ludique à un sujet aussi dur que celui-là”. Cette campagne est organisée dans le cadre de l’Année internationale pour l’élimination du travail des enfants décrétée par l’ONU, qui souhaite sensibiliser et exhorter la communauté internationale à agir sur le sujet en 2021.
Expatriés à Miami en 2009, les Decker ont d’abord monté l’agence de communication et d’événementiel Wasabiz. C’est une rencontre avec Kailash Satyarthi, Prix Nobel de la Paix 2014, connu pour son action contre le travail des enfants, qui va créer un déclic. “On voulait faire quelque chose avec plus de sens que ce qu’on voyait dans le monde corporate”, raconte Audrey Decker. Son mari avait déjà organisé des expositions avec des artistes de rue, notamment en Pologne, et la paire savait qu’elle voulait renouveler l’expérience. “Ça avait du sens d’utiliser l’art de rue pour les enfants“.
“Street Art for Mankind” est désormais un projet à temps plein pour le couple, qui accumule les projets et les campagnes comme à Miami en février 2017, à Mamaroneck en novembre 2019, à New York en 2020. Audrey et son mari travaillent en ce moment sur un projet entre Paris, Mexico City et New York sur le thème des droits de la femme en collaboration avec les gouvernements français et mexicains.