François Viargues aurait pu passer sa vie dans le monde corporate. Mais après vingt ans au sein du groupe de cosmétique/pharmaceutique Pierre Fabre aux Etats-Unis (dont cinq à la tête de la marque de produits pour cheveux René Furterer), il a décidé de lancer sa propre affaire: Slash, une marque de soins des cheveux destinée aux femmes pressées.
“Quand on m’a proposé une autre filiale au sein du groupe, je me suis demandé ce que j’allais faire. Ma copine était américaine et m’a dit: si tu veux partir à l’étranger, vas-y, mais ça sera sans moi. Et je me suis dit que si je restais à Pierre Fabre, j’allais y faire le reste de ma carrière. N’était-ce pas le moment de sortir de ma zone de confort ?“, explique le Français de New York. Il quitte le groupe en 2017 pour s’atteler à la réalisation de son “rêve” entrepreneurial.
Le concept: Slash propose une série de sprays de petite taille pour permettre aux clientes de s’occuper de leurs cheveux en quelques minutes entre deux réunions ou sorties. “Il y avait un besoin pour les femmes d’aujourd’hui, qui veulent rester jolies et séduisantes mais qui n’ont plus 45 minutes par jour pour s’occuper de leurs cheveux. Elles ont 2-3 minutes entre une séance chez SoulCycle et un meeting”, raconte l’entrepreneur. Sa cible: des femmes “actives” de “18 à 60 ans” qui font “beaucoup de choses dans leur journée, pratiquent du sport, voyagent, sortent avec leurs copines“.
Pour le moment, Slash propose cinq sprays, dont du shampoing sec et différents produits pour donner de la texture et de la brillance aux cheveux. Ils sont vendus en taille adaptée aux voyages en avion et peuvent s’appliquer sur tous les types de cheveux, quelle que soit l’ethnicité de l’utilisatrice. “Sur le marché, il y a des produits en taille retail, mais ils sont trop gros pour être transportés, et il y a des ‘travel size’, mais ils se vident très rapidement car ils sont très petits. On a voulu faire quelque chose d’intermédiaire, qui rentre dans un sac à main“.
François Viargues n’est pas le seul dans l’aventure. Il compte deux associés: Kerry Dacas Johnson (une ex-collègue de Pierre Fabre) et le coiffeur Adrien Flammier pour lequel l’entrepreneur a eu un “coup de foudre professionnel” quand ils se sont rencontré à la Fashion Week new-yorkaise. “On s’est dit qu’on allait partir d’une page blanche en se demandant ce que voulaient les Américaines“. Deux années d’enquête et de R&D (recherche et développement), réalisée avec un laboratoire basé aux Etats-Unis, ont été nécessaires pour mettre au point les produits et définir le concept du “on-the-go”.
Une certitude: “on ne met pas en avant notre côté français, explique-t-il. Ça fait rêver quand on parle des grandes marques, mais on s’est dit que les clientes n’avaient rien à faire du fait que nous soyons des Frenchies avec 20 ans d’expérience dans la beauté“.
Pour le moment, Slash est financé par les trois associés et leur entourage. Les produits sont uniquement vendus en ligne mais ils visent une distribution en réseau retail. “Je n’avais plus rien à prouver professionnellement, raconte François Viargues à propos de sa vie d’antan. Les hommes, en particulier, ont envie de prouver qu’ils peuvent gravir les échelons, gagner de l’argent. Je l’ai fait. Maintenant, je veux autre chose”.